Quelles sont les missions de l’Agence exécutive européenne pour l’éducation et la culture (EACEA) ? Quel est son rôle vis à vis du programme Erasmus Mundus ?
L’EACEA est un organe de la Commission européenne (CE). Les agences exécutives ont été créées pour mettre en œuvre des politiques de l’Union européenne. Elles sont le bras armé de la CE pour la mise en place et la gestion d’un certain nombre de programmes, plus particulièrement, dans le domaine de l’éducation, la culture et le sport en ce qui concerne l’EACEA. L’agence a, en particulier, la responsabilité et la gestion des actions centralisées du Programme Erasmus+. En effet, l’action Erasmus Mundus, fait partie du programme Erasmus+. L’EACEA s’occupe de l’ensemble du « cycle du projet », ce qui inclut le lancement des appels à projets, la sélection, le conventionnent, le suivi et la clôture des projets.
Pourriez-vous nous en dire plus sur les actions préparatoires et les autres nouveautés du programme Erasmus Mundus 2021-2027 ?
Pour cette nouvelle période de programmation (2021-2027), l’objectif était de simplifier, de rendre plus flexible et plus attractive l’action Erasmus Mundus. Mettre en œuvre un master conjoint était compliqué dans l’ancien programme et limitait donc la base de candidats potentiels. L’appel principal n’a, en effet, pas pour but de financer la phase de conception et donc de développement d’un master conjoint. Lors de la candidature, il faut démontrer que le master est déjà opérationnel afin de le mettre en œuvre dès l’année suivante.
La Commission européenne a donc pensé à adjoindre à l’appel d’offres classique, une action complémentaire dans le nouveau programme pour aider et faciliter l’élaboration de masters conjoints. Les actions préparatoires visent donc à encourager la participation d’universités qui sont intéressées par le concept, mais n’ont pas encore franchi le pas. Ces actions préparatoires sont des projets de 15 mois, avec une subvention fixe de 55 000€. Cela s’adresse à des établissements qui démarrent pratiquement de zéro, et qui se trouvent dans la première phase de conception d’un master conjoint. Par comparaison, les Masters conjoints Erasmus Mundus sont des projets de 74 mois et le financement peut atteindre 5,5 millions d’euros.
En revanche, ce n’est pas parce qu’un établissement a déjà été impliqué dans un master Erasmus Mundus, qu’il est inéligible. Les deux actions sont indépendantes sachant que la priorité des mesures complémentaires est d’aider les pays, établissements et domaines sous représentés dans Erasmus Mundus. Il faut démontrer dans sa candidature dans quelle mesure la proposition répond à cet objectif.
Quel est le taux de participation et de réussite des entités françaises aux Masters conjoints Erasmus Mundus ?
La France est le premier pays participant à cette action, et affiche un très bon taux de succès, puisqu’un cinquième (soit 20 %) des masters conjoints Erasmus Mundus sont coordonnés par un établissement français, et 1 projet sur 2 comporte un partenaire français. L’implication et la réussite des établissements français restent stables. Le taux de succès global lors du dernier appel était d’environ 50 % de réussite. Ce taux de succès, assez élevé, s’explique par l’existence d’une certaine autocensure des potentiels candidats, ayant pour effet une sorte de pré-sélection. En effet, les établissements attendent d’être prêts pour se lancer compte tenu des exigences requises (comme l’obtention obligatoire des accréditations avant la candidature, par exemple). Toutefois, pour l’appel en cours, il y aura sans doute un taux un peu plus bas, étant donné le nombre plus élevé de candidatures. Le taux de succès pourrait sans doute approcher davantage les 35 %.