Entretien avec Virginie ZENINARI

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Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Professeur des Universités rattachée au GSMA - UMR CNRS 7331, en charge de la thématique « Spectrométrie Laser et Applications » et également responsable du Master de Physique depuis 2011.

Concernant mon cursus, j’ai d’abord obtenu une Maîtrise de Physique, suivi d’un DEA Physique et Instrumentation à l’Université de Reims. J’ai ensuite poursuivi par un doctorat en Physique et un poste d’ATER à Reims. J’ai ensuite réalisé un contrat postdoctoral à l’Université de Montpellier avant d’être recrutée, en 2000, comme Maître de conférences. Depuis cette date, j’ai poursuivi mon évolution de carrière à Reims avec, en 2004, l’Habilitation à Diriger les Recherches (HDR), puis la qualification aux fonctions de Professeur des Universités l’année suivante, et un poste de professeur en 2008.

Pouvez-vous nous présenter le projet Accoustic Nose ? Comment avez-vous rejoint le projet ?

Le projet Eureka-Euripide Acoustic Nose (Compact Photo-Acoustic Mid-Infrared Spectroscopy Sensor For Extended Range of Chemical Agents) a débuté en 2010 pour s’achever en 2012 et se composait d’un consortium de 3 partenaires : une PME norvégienne leader sur le projet, Norsk Elektro Optikk (NEO), le laboratoire français Alcatel Thales III-V Lab et notre équipe du GSMA de l’Université de Reims. L’objectif du projet était de réaliser un senseur de gaz photo acoustique miniaturisé avec utilisation de la technologie laser. Cette technologie permet in fine de quantifier et qualifier différents gaz. La miniaturisation du procédé visait quant à elle à favoriser l’intégration industrielle de ce type de laser infra rouge. Les compétences complémentaires des partenaires ont permis de mener à bien cet objectif.

C’est Thales III-V Lab qui nous a contactés pour rejoindre le projet. Dans la mesure où nous avions déjà eu plusieurs collaborations fructueuses avec ce laboratoire, ils ont pensé à nous comme partenaire académique pour ce projet.

En revanche, nous n’avions auparavant pas de contact avec la PME norvégienne NEO.

Au cours du projet, nous avons eu l’opportunité de nous rendre à Oslo dans les locaux de NEO. C’était très enrichissant d’aborder ce type de projet de recherche par un prisme différent : la logique de travail industriel est différente de celle que nous connaissons dans nos laboratoires. Il y a également une culture PME beaucoup plus développée en Norvège.

Comment s’organise le travail avec des partenaires industriels ? Le projet a-t-il abouti sur de nouvelles perspectives ?

Au cours de la vie du projet, il y a eu plusieurs rencontres de travail entre partenaires à Oslo ou encore à Palaiseau, dans les bâtiments de Thales III-V Lab.

D’un point de vue pratique et côté URCA, la gestion du projet n’a pas été très complexe dans la mesure où c’est le coordinateur industriel NEO qui a assuré la plupart des contraintes administratives. Nous fournissions régulièrement des rapports sur l’avancée de notre travail. D’un point de vue financier, nous avons également eu un très bon accompagnement.

A l’issue de ce projet, il n’y a plus eu d’échanges ou de travaux particuliers avec le partenaire norvégien. En revanche, nous continuons à travailler avec Thales III-V Lab, majoritairement à travers des projets ANR (4 en tout). Depuis le projet Euripides, le laboratoire commun III-V lab a donné naissance à la start-up MirSense pour que celle-ci commercialise les technologies mises au point au sein du III-V lab.

En définitive, travailler sur ce projet et plus généralement sur ce type de programme de financement a été une très bonne expérience. L’association PME et partenaire académique est bénéfique : le leader industriel a besoin des connaissances et compétences du partenaire universitaire. Pour nous, le point positif a été de se consacrer à nos travaux de recherches sans devoir dédier beaucoup de temps aux aspects de gestion administrative assurés par le coordinateur industriel et l’URCA, par le soutien de la Cellule Projets Internationaux.

Rappel des règles de financement avec Euripides

Lancé en 1985, le programme Eureka a pour objectif de faciliter la coopération européenne en matière de recherche technologique précompétitive pour renforcer la productivité et la compétitivité de l'Europe dans les technologies de pointe. Le programme EUREKA est composé d’instruments et notamment celui des « clusters » qui permet de concentrer l’essentiel des financements d’EUREKA sur quelques domaines stratégiques.

Eurepides² est l’un de ces clusters : le programme Euripides2 est dédié à l’électronique professionnelle, aux systèmes électroniques «intelligents» et à l'usine de production électronique du futur. Il mettra l'accent sur l'importance de conserver et, surtout, de développer une base de fabrication en Europe qui soit compétitive sur le plan mondial. EURIPIDES2 lance deux appels à projets par an au printemps et à l'automne. Ils portent sur des projets de R&D coopératifs entre entreprises et laboratoires publics européens, visant à lever des verrous technologiques ambitieux.

Les partenaires impliqués dans un projet Euripides² sont financés directement par le gouvernement de leur pays respectif, selon les règles de financement nationales. Pour la France, c’est le ministère de l’Économie et des Finances, à travers la Direction Générale des Entreprises (DGE) qui alloue les financements aux projets Euripides².

Pour 2019, les dates de dépôts sont : 01/03/2019 pour l'avant-projet, 21/05/2019 pour la proposition complète.

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