Pouvez-vous nous présenter votre parcours et vos thématiques de recherche ?
Je suis né au Brésil et je suis venu en France pour faire un doctorat, à Grenoble. Après ma thèse, j’ai fait un post-doctorat d’un an à Nancy suite à quoi j’ai postulé pour devenir maître de conférences à l’URCA en 2007.
Au sein du CReSTIC, je travaille sur le calcul distribué, le Big Data, l’Internet des objets et le HPC (High Performance Computing). Nous commençons par exemple des projets sur les objets connectés et le traitement des données pour la smart agriculture.
Comment ont commencé vos collaborations avec l’Amérique du Sud ?
J’avais déjà des contacts au Brésil, notamment à l’Universidade Federal de Santa Maria (UFSM). Afin de pouvoir concrétiser nos collaborations, nous avons commencé à chercher les dispositifs existants entre la France et l’Amérique du Sud.
Parmi les programmes identifiés (STIC AmSud, COFECUB et ECOS), le STIC AmSud nous a paru le plus approprié pour une première collaboration. À partir de là, il a fallu trouver un autre partenaire dans la région, comme cela est stipulé dans les conditions de cet appel.
Nous avons découvert qu’il existe des « tandems » de pays qui fonctionnent bien ensemble comme l’Argentine et l’Uruguay, le Pérou et le Chili, mais qu’il est parfois plus difficile de trouver des partenaires qui ont l’habitude de travailler avec le Brésil, notamment à cause de la différence de langue.
Le projet STIC-Amsud PER MARE sur le développement d'outils big data pour les réseaux pervasifs a finalement pu être lancé en 2013, avec l’Universidade Federal de Santa Maria au Brésil et l’Universidad de la República, en Uruguay. Bien que très humble au niveau du budget, ce projet nous a permis de financer 11 séjours d'une à deux semaines chacun entre les trois pays sur une période de 2 ans.
Quelles ont été les suites de ce premier projet ?
Depuis cette première expérience, nous avons réussi à faire passer deux autres projets : un projet CAPES Cofecub intitulé MESO avec le Brésil (UFSM) et l’Université de la Réunion sur l’étude des effets secondaires du trou d'ozone en Antarctique ; et un deuxième projet STIC AmSud intitulé CC-SEM avec l’Universidad de la República en Uruguay et l’Universidad de Buenos Aires en Argentine, sur des systèmes intelligents pour la gestion de la consommation électrique.
Nous souhaiterions également élargir ces collaborations avec l’Amérique du Sud à un cadre plus institutionnel qui inclurait aussi l’accueil d’étudiants à l’URCA. La base d’étudiants avec un profil recherche dans le domaine des TIC est bien plus importante dans ces pays qu’en France, où les étudiants partent en majorité dans l’industrie après leur master et il serait très intéressant pour nous de pouvoir accueillir des doctorants, par exemple.
Quelles sont les principales différences entre les programmes COFECUB et STIC-AmSud?
Les deux programmes permettent de financer la mobilité de chercheurs entre la France et l’Amérique du Sud (juste le Brésil, dans le cas de CAPES-Cofecub) mais STIC AmSud est globalement plus simple que Cofecub pour plusieurs raisons.
Premièrement, il faut un seul dossier, assez simple, d’une vingtaine de pages en anglais dont environ 15 pages sont dédiées au projet scientifique (il faut aussi un dossier en portugais si une institution au Brésil est partenaire). Le calendrier est fixe et « fiable », un appel est ouvert tous les ans jusqu’au mois de mai pour des réponses en hiver, soit environ 6 mois entre le dépôt et l’évaluation. Enfin, et c’est un point très important, chaque partenaire reçoit sa subvention et rembourse les frais de mission de ses propres chercheurs.