Quelles sont les limites du Plan égalité de genre ? Quelles améliorations possibles notez-vous ?
Sur les aspects « égalité salariale », comme nous sommes dans le cadre de la fonction publique, il y a un cadrage national à respecter ce qui est un avantage en France. Toutefois, il reste beaucoup de progrès à faire sur les promotions, sur la rémunération des heures complémentaires, ou sur l’accès à des financements pour organiser des missions ou pour financer sa recherche, etc.
Sur la question du recrutement, nous bénéficions également du cadre de la fonction publique. Néanmoins, nous avons identifié des marges de progression concernant le financement des doctorants, post-docs et contractuels. Il y a également des biais inconscients dans l’évaluation des dossiers.
Nous nous heurtons également au manque de temps, de ressources humaines et de budget pour opérationnaliser les actions afin qu'elles soient plus impactantes et visibles. Je souhaiterais notamment qu’il y ait une déclinaison du plan à l’échelle de chaque composante représentée par des référent·es égalité. En fonction de leurs besoins, elles ou ils pourraient redécliner la politique d’égalité de l’université. Ce n’est pas la volonté qui manque surtout que l’Université a mis dans ses axes prioritaires la thématique « Transformations, Inégalités, Résistances ». Nous bénéficions d’un soutien politique primordial.
Autre difficulté, le taux de rotation du personnel administratif complique parfois la mise en place des mesures sur le long terme. Il faut institutionnaliser pour qu’il y ait une réelle continuité dans le Plan d’égalité. L’Université avance bien sur ce dossier, elle prévoit d’obtenir au niveau national le Label Egalité et au niveau européen la certification HRS4R.
Enfin, les questions de genre intéressent également les personnels BIATSS, qui sont moteurs car ils gèrent les carrières. Nous avons un programme de formation qui est prévu à destination de l’ensemble de l’Université sur les violences sexuelles et sexistes.