Octobre 2017 - Rencontre avec Hélène Pinaud de l'Agence Erasmus +

Hélène Pinaud est coordinatrice de la dimension internationale au sein du cabinet de la directrice de l’Agence Erasmus + France et elle a accepté de répondre à nos questions à l'occasion des Journées d’Informations Erasmus + organisées à Bordeaux le 28 septembre 2017.

Réunion Agence Erasmus + Bordeaux 2017

Quelle est la philosophie sous-jacente au développement d’Erasmus + MIC? Quelles sont les principales spécificités de ces mobilités par rapport aux mobilités Erasmus + classiques ?

L’action MIC a pour objectifs principaux de :

  • Soutenir l’internationalisation des établissements d’enseignement supérieur
  • Favoriser l’attractivité de l’enseignement supérieur en Europe
  • Promouvoir la coopération avec les pays partenaires en lien avec la politique extérieure
  • Encourager l’égalité d’accès et la modernisation des établissements d’enseignement supérieur en dehors de l’Europe.

Le financement des MIC relève des instruments financiers de la politique extérieure de l’Union Européenne dont les priorités varient d’une région à l’autre. La majorité des financements concernent les pays du voisinage (du sud et de l’est) et les Balkans. Une plus grande attention devrait être apportée au continent africain à partir de 2018 ce qui est très positif.

Quel doit être l’état d’esprit de l’équipe pédagogique impliquée dans ces candidatures ?

Les candidatures MIC doivent être en cohérence avec la stratégie internationale de l’établissement et doivent s’appuyer si possible sur des coopérations existantes. Un projet MIC est avant tout un projet de coopération ; en premier lieu au sein de son propre établissement, entre enseignants et personnels administratifs, mais surtout avec les universités partenaires. Il faut donc prendre en compte les besoins des établissements partenaires et discuter des modalités de mise en œuvre des mobilités.

Cela implique un travail de concertation dans un contexte universitaire et culturel qui peut être très différent de celui qu’on connait en Europe. Il faut donc être patient, curieux et ouvert d’esprit ! Mais je ne vous apprends rien car les universités françaises ont l’habitude de travailler depuis longtemps avec des partenaires du monde entier.

Quelles difficultés est-il possible de rencontrer au cours du montage ou de la gestion de ces projets ?

Le dossier de candidature d’un projet MIC comprend 4 critères d’évaluation : la pertinence du projet et de la stratégie, la qualité des accords de coopération, la qualité de la mise en œuvre du projet et l’impact et la dissémination. Ce dernier critère est celui qui est le plus difficile à formaliser par les établissements. Il faut établir un plan d’action de dissémination et de promotion de votre projet bien en amont de votre candidature et repérer les groupes cibles : un projet pour qui ? Pour quoi faire ? Sur quelle durée ? Pour quel retour et développements futurs ?

La mobilité internationale de crédits est beaucoup plus complexe à mettre en œuvre que la mobilité intra-européenne notamment en ce qui concerne les problématiques liés au visa, aux transferts de fond et à la reconnaissance de la période de mobilité de crédits. Il faut être attentif au processus de qualité dans la gestion de cette action et formaliser les aspects pédagogiques, administratifs et financiers dans une convention avec ses partenaires.

Quelles peuvent être les retombées à moyen et à long terme de ces mobilités ?

Les établissements qui s’engagent dans les projets MIC le font pour différentes raisons. On retrouve principalement trois aspects : renforcer des partenariats existants, cofinancer des projets bilatéraux (par exemple financés par des bourses du gouvernement français) et développer des projets de formation en double-diplôme ou des projets de recherche.

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