Juin/Juillet 2020 : Entretien avec Thierry Duvaut

Nous avons interrogé Thierry Duvaut, directeur de l'Institut de Thermique, Mécanique, Matériaux (ITHEMM) sur son expérience des projets franco-africains.

Thierry Duvaut et le consortium d'XTECHLAB au Bénin

Conseillerez-vous à d’autres chercheurs de faire du mécénat de compétences dans des pays africains ou dans des pays du sud en général ? Quels en sont les apports concrets ?

C’est effectivement très enrichissant et épanouissant. La vision qu’il y a à travers ce projet de Sémé city est une vision qui est d’actualité, très portée sur le développement durable couplée à des enjeux économiques importants. En effet, le cœur du problème est le développement du pays via la formation des étudiants et des personnes aux niveaux scientifique et de l’innovation. Mais je dirais aussi qu’un des apports de ce type de collaboration est de découvrir une autre approche de la recherche. En effet, j’ai visité d’autres laboratoires au Bénin et au Togo qui sont complètement démunis de moyen. Sans avoir de gros instruments, de grosses infrastructures, ni même d’importants financements, ils arrivent à produire de la recherche de qualité. En fait, ils arrivent à avoir une vision de la recherche toujours optimiste, tournée vers des axes de recherche moteurs comme le développement durable. Cela se fait dans un but scientifique mais aussi de progrès social et économique pour l’amélioration de la qualité de vie de la population, et c’est cet aspect qui est très enrichissant.

Pour tous les appels à projets avec l’Afrique subsaharienne auxquels vous allez ou avez pu postuler (PEA, AUF, ADESFA, Task force, etc…) diriez-vous que ce sont des montages accessibles ?

La première chose est de pouvoir être informé de ces appels. Pour les projets ADESFA, j’ai reçu l’information par la Cellule projets internationaux de l’URCA. Ensuite, les différences de culture administrative et de perception du temps peuvent quelque peu différer de notre manière de fonctionner dans beaucoup de pays africains. Cela doit être pris en compte dans le planning de montage afin que le travail ne soit pas trop chronophage. Hormis ces différences, le montage de ce type de projets ne me semble pas plus difficile que le montage d’un projet français ou européen.