Pouvez-vous nous présenter brièvement le projet AI4DI et votre rôle dans celui-ci?
L’objectif du projet AI4DI est de mesurer l’impact de l’intelligence artificielle (IA) dans une chaîne de production industrielle. Concrètement, pour l’Allemagne, c’est d’étudier l’impact de l’IA dans le secteur automobile (Audi est un des partenaires) tandis qu’en France l’étude porte notamment sur la production du champagne (Vranken Pommery est partenaire du projet). Les applications sont différentes mais l’enjeu est le même.
Parmi les 40 parties prenantes, Infineon est un groupe allemand fabricant de semi-conducteurs et leader dans la fabrication des puces électroniques. Il est le coordinateur du projet. L’URCA est davantage sur les aspects logiciels, l’entraînement de réseaux et est le seul partenaire du consortium à mettre à disposition l’accès à un supercalculateur opéré par le centre de calcul régional ROMEO.
Le but du projet est d’avoir recours à l’IA pour optimiser la production du champagne : est-il possible de prévenir l’apparition des maladies de la vigne, et ainsi diminuer l’utilisation des intrants ? Le laboratoire RIBP nous apporte ainsi son expertise dans le secteur viticole. C’est aussi pour cela que nous avons contacté Vranken Pommery afin de travailler avec eux sur le projet. Ils ont de suite été intéressés car ils ont un réel intérêt pour le développement du numérique et de l’IA dans le contexte de la smart-viticulture : anticiper les besoins de la plante en ayant recours à la modélisation par les données. Des informations variées (données météorologiques, grandeurs physiques liées au pied de vigne comme le stress hydrique, etc…) seront collectées, analysées et conservées afin d’entrainer des réseaux de neurones profonds. Des technologies variées seront mises en œuvre pour capter l’information : caméras, puces RIFD, capteurs spécifiques : le recours à l’internet des objets (IoT) est indispensable quand on considère qu’un hectare de vigne regroupe de l’ordre de 7500 pieds.
C’est la première fois que le CReSTIC et RIBP travaillent ensemble sur un projet européen. IA et IoT permettront un meilleur suivi des plantes et une meilleure estimation du rendement (avec les moyens actuels, la marge d’erreur sur ces derniers est encore de 30%).
Comment avez-vous été contactés pour rejoindre ce projet européen ? Et pourquoi avez-vous décidé de participer à un projet européen ?
Le projet est né d’une réflexion en France bien avant que l’appel à projet soit publié. L’appel a permis de concrétiser cette réflexion. La société française ST Microelectronics réfléchissait à l’élaboration de nouvelles puces et avait déjà des contacts avec la société Infineon. La question était de savoir comment financer un tel projet liant recherche et innovation sur une application concrête du monde industriel. L’URCA était en contact avec la société ST Microelectronics. Puis le groupe s’est agrandi avec les partenaires côté logiciel (Infineon, ST, URCA, …) et les partenaires utilisateurs finaux (Audi, Vranken Pommery).