Février 2019 - Entretien avec Jean-Luc Vasse

Le projet en quelques lignes:

  • Projet « Développement de la chimie de ZR(II) et Ti(II) à base de fulvènes » (136 448€, 2011-2014).
  • Personnels impliqués à l’URCA : Jan Szymoniak, Jean-Luc Vasse, Florian Jaroschik, Fabien Massicot et Dominique Harakat à l’ICMR.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis maître de conférences depuis 2003 à l’UFR Sciences de l’URCA et rattaché à l’ICMR-UMR 7312. J’interviens dans le groupe méthodologie en synthèse organique et travaille plus particulièrement sur des thématiques impliquant la préparation de réactifs organo-métalliques (contenant du zirconium, du titane, de l’aluminium ou du zinc) ainsi que de leurs utilisations en synthèse.

Comment avez-vous rejoint le projet ?

Le projet, qui a démarré en 2011 et s’est terminé en 2014, est venu de l’initiative du Professeur Jan Szymoniak, qui était le responsable de notre équipe de recherche, qui a eu l’occasion de rencontrer le professeur Radhakrishnan de l’Universite de Trivandrum (province du Kerala, en Inde), lors d’un cycle de conférences organisé par le CNRS et dont le but était de créer du lien collaboratif entre les laboratoires français et indiens. Très rapidement, ils ont tous les deux décidé de monter un dossier CEFIPRA dans un projet combinant les compétences de chaque laboratoire, méthodologies impliquant les métaux de la colonne IV de la classification

(Ti et Zr) pour la partie rémoise et préparation de fulvènes (composés polyinsaturés enclin à réagir avec nos métaux) du coté indien. Ce dispositif était idéal parce qu’il finance des collaborations scientifiques franco-indiennes et offre une grande liberté sur la thématique du projet (peu de restrictions du programme sur le contenu scientifique des projets). Notre projet portait sur le développement de la chimie de Zr(II) et Ti(II) à base de fulvènes. Le montage d’un dossier CEFIPRA est accessible et nous avons été très efficacement assistés par le Service recherche et les relations internationales de l’URCA.

De plus, le dispositif étant moins sollicité que les projets type ANR ou H2020, le taux de succès est plus élevé. Le point principal de vigilance est de bien montrer que les compétences côté français et côté indien sont complémentaires. Nous étions cinq permanents impliqués dans ce projet à Reims (Pr Jan Szymoniak, Dr Florian Jaroschik, Dr Fabien Massicot, Dr Dominique Harakat et moi-même) avec en parallèle, un consortium équivalent coté indien.

Photo de Dominique Harakat et Preethanuj Preethalayam

Dominique Harakat , au centre dans le laboratoire indien, avec à sa gauche, Preethanuj Preethalayam, le doctorant qui est venu à deux reprises à Reims.

Rappel des règles de financement avec CEFIPRA (qu’est-ce qui a été financé dans le cadre du projet ? quelles règles spécifiques ? quelle flexibilité ? quel reporting ?)

Dans le cadre de notre projet, nous avons surtout pu financer, à Reims, le recrutement d’un post-doctorant indien, de la mobilité, la participation à des congrès et du fonctionnement. Sur un budget d’un peu plus de 135 000€, nous recevions une enveloppe de 20 000€ répartie par tranches annuelles incluant le fonctionnement (consommables et produits chimiques) et les dépenses liées aux déplacements. Il y a la possibilité d’avoir une enveloppe permettant l’achat de plus gros équipements mais nous n’étions pas concernés. Cette enveloppe a permis beaucoup d’échanges physiques entre partenaires. Un doctorant indien a pu nous rendre visite deux fois lors de séjours d’un mois pour se familiariser avec les méthodes utilisées à l’ICMR et le Pr Radhakrishnan a été invité à Reims pendant 15 jours. Du côté français, nous avons effectué trois voyages de 15 jours, incluant un cycle de cours et de conférences en parallèle de réunions de travail et d’échanges avec les partenaires indiens. Les budgets sont plus ou moins fixés par le Centre mais des ajustements sont possibles lors du montage.

Au niveau du suivi, nous établissions des réunions visio-conférences mensuelles entre partenaires afin de se tenir au courant des avancées sur le projet alors qu’au niveau du reporting au CEFIPRA, nous devions réaliser un rapport annuel ainsi qu’un rapport final en toute fin de projet, présenté lors d’un congrès à Dinard .

Ces rapports, comme le montage du dossier, doivent être écrits en anglais. L’attente principale du CEFIPRA par rapport aux résultats du projet est qu’il y ait des retombées en publications scientifiques.

Que vous a apporté la collaboration avec les chercheurs indiens et comment s’est-elle passée ?

La collaboration avec les partenaires indiens était très productive. Nous avons eu de très bons échanges, exclusivement en anglais, qui ont donné naissance à une dizaine de publications d’articles scientifiques et la participation à des congrès nationaux (Journées de Chimie Organique, septembre 2013, Palaiseau, communication par affiche présentée par Florian Jaroschik) et internationaux (Europium Symposium in Organic Chemistry, Marseille, juillet 2013, communication par affiche présentée par Jomy Joseph.

Je recommanderais sans hésiter ce programme de financement bilatéral de recherche.

Le projet a-t-il abouti sur de nouvelles perspectives ? Quelle a été la suite de ce projet ?

Le projet s’est terminé sur un très bon rapport d’activités ayant satisfait le centre, qui nous a incité à redéposer. Nous avons déposé une proposition dans la continuité de notre projet précédent qui n’a malheureusement pas été sélectionnée. Nous avons cependant poursuivi nos échanges qui ont notamment débouché sur l’obtention d’un ANR jeune chercheur et d’un sujet de thèse qui s’inscrit pleinement dans la continuité du projet.