Février 2018 - Rencontre avec Florence Fontaine

Florence Fontaine

Florence Fontaine, professeure au sein de l’unité Résistance Induite et Bio-protection des Plantes (RIBP) à l'URCA, a coordonné l'Action COST ManaGTD et accepté de revenir sur cette expérience.

ManaGTD: les caractéristiques de l'Action

  • Durée: 2013-2017
  • Thématique: les maladies du bois de la vigne
  • Coordination: URCA
  • Partenaires: 23 pays

Site internet de l'Action

Pouvez-vous brièvement vous présenter et introduire l’Action COST sur les maladies du bois de la vigne (« Sustainable control of grapevine trunk diseases ») ?

Professeure au sein de l’unité Résistance Induite et Bio-protection des Plantes - RIBP (ex Unité de Recherche Vignes et Vins de Champagne - URVVC) à l’Université de Reims Champagne-Ardenne, je suis porteur de l’axe 2 « immunité et microorganismes bénéfiques » du laboratoire. Je suis également titulaire de la Chaire Maldive (Maladie du bois de la Vigne), qui a débuté en Juin 2017 et vise à comprendre l’impact des maladies du bois de la vigne dans un contexte de changement climatique en vue de tester pour proposer des stratégies de lutte. Par ailleurs, j’ai eu l’occasion d’être experte, à deux reprises, auprès de la Commission européenne pour l’évaluation des Actions COST et d’être coordinatrice de l’Action COST ManaGTD, sur les maladies du bois de la vigne.

L’Action COST ManaGTD “Sustainable control of grapevine trunk diseases” a pris fin en octobre 2017. Lancée en 2013, elle avait pour objectif de rassembler les scientifiques et professionnels autour de la problématique des maladies du bois de la vigne en Europe.

En quoi a consisté votre rôle de « Chair »[1] sur cette Action COST ?

J’ai tout d’abord été élue coordinatrice de l’Action lors de la première réunion du Comité de Management, après avoir fait acte de candidature. Il est important de souligner que le Chair n’est pas identifié au moment du dépôt du projet et n’est pas forcément le porteur de l’Action. Ce rôle couvre diverses responsabilités, parmi lesquelles la fédération de la communauté scientifique, l’identification des partenaires potentiels, la définition des activités à mener et des objectifs à atteindre, l’organisation des réunions de travail avec définition du thème et invitation des participants, et la validation des STSM[2] entre autres. Même si des personnes ont été nommées responsables de certaines activités, le Chair est le dernier à valider toute action. Je tiens à souligner également que le soutien humain et logistique mis en place par l’Université de Reims Champagne-Ardenne a été primordial dans la gestion administrative de l’Action.

Ce rôle implique un investissement personnel et structurel conséquent ; une décharge d’enseignement attribuée par l’URCA a facilité la mise en œuvre de l’Action.

[1] Coordinateur de l’Action ; [2] Short-term scientific missions

Pouvez-vous nous en dire davantage :

Sur la création de l’Action?

Les réflexions autour de l’Action ont vu le jour, à Valence en 2010, dans le cadre du 8ème Workshop sur les maladies du bois de la vigne (IWGTD : International Workshop on Grapevine Trunk Diseases) dont je suis membre du comité d’organisation. Le projet s’est donc construit sur des collaborations existantes entre chercheurs rencontrés lors de congrès. Déposée une première fois en 2011, l’Action a été acceptée en 2013 lors d’un second dépôt en 2012.

Les avantages et inconvénients de cette Action?

Cela m’a permis, à titre personnel, d’être identifiée en tant qu’experte sur la thématique, auprès de mes semblables et professionnels du milieu. Au niveau international, je suis ainsi devenue experte auprès de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin) et au sein du Comité scientifique de la vigne (au niveau national). D’autre part, à travers l’acceptation de cette Action, l’Europe a montré que la problématique des maladies du bois de la vigne revêt un intérêt pour elle. Par ailleurs, cela a eu un véritable effet levier pour le laboratoire dans la mesure où l’unité a été associée par la suite au projet H2020 WINETWORK. En tout cas, une dynamique est en marche vers la construction de futurs projets et l’unité RIBP est reconnue sur la thématique. Le laboratoire a également renforcé son attractivité auprès des étudiants étrangers à travers l’accueil de plusieurs d’entre eux via les STSM et des thèses en cotutelle. Un autre bénéfice de cette Action a été le développement de collaborations avec des instituts de recherche et des professionnels du monde viticole et industriel.

Si quelques bémols doivent être notés, ils concernent principalement la charge administrative qui revient à la structure qui porte l’Action, en l’occurrence l’Université de Reims. Toutefois, cette dernière a mis les moyens pour assurer une bonne gestion. Il faut aussi signaler que lors de la première année de l’Action, toute personne intéressée peut demander à son pays d’intégrer le réseau et bénéficier ainsi des activités proposées sans être véritablement impliquée et sans obligation de prévenir le coordinateur. Au lancement de l’Action, nous étions 14 pays pour nous retrouver à 24 pays à la fin de l’Action. Heureusement, la grande majorité des partenaires s’est réellement investie.

Les événements marquants?

Il y a eu plusieurs événements importants au cours du projet, tels que le workshop organisé à Cognac en juin 2015 et le 10ème Congrès international sur les maladies du bois de la vigne, organisé à Reims en juillet 2017 en collaboration avec l’Action. Une enveloppe budgétaire supplémentaire a d’ailleurs été obtenue pour l’organisation du Congrès de Reims. Il y a également eu la tenue de 20 STSM et 2 Training Schools.

Quelles suites envisagez-vous maintenant que l’Action est clôturée ?

A court terme, l’idée est de redéposer un projet H2020 qui a été sur liste d’attente en 2017 suite au premier dépôt. Dans l’éventualité où ce projet ne se réaliserait pas, il serait alors question d’envisager une Action COST plus large, qui ne se limiterait pas à la vigne mais intégrerait d’autres plantes. Nous avons aussi été sollicités pour participer à un WINETWORK2 dans le cadre d’H2020 avec des partenaires qui ont pris part à l’Action COST et avec qui des collaborations se sont créées. Enfin, nous avons un projet PHC Balaton avec la Hongrie reconduit pour 2018.

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