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La NASA et l'URCA : l’aventure continue pour étudier le climat

La NASA, en partenariat avec l'université de Reims Champagne-Ardenne (URCA) via le pôle de recherche et d'innovation AEROLAB de l’unité mixte de recherche GSMA (UMR CNRS 7331), poursuit son envol scientifique dans l’étude des aérosols atmosphériques. Grâce au programme BalNeO (Balloon Network for Stratospheric Aerosol Observation), une nouvelle étape est franchie pour mieux comprendre ces particules en trois dimensions et leur impact sur le climat.

Comprendre les aérosols : un défi scientifique

Depuis les années 1970, les satellites offrent une vue précieuse sur la concentration des aérosols dans l’atmosphère. Cependant, ces données restent imparfaites : la résolution en altitude et en temps est limitée, obligeant les chercheurs à s’appuyer sur des hypothèses pour compléter les informations manquantes.

Les aérosols, ces fines particules en suspension dans l’air, jouent pourtant un rôle clé dans les systèmes climatiques. Ils influencent le bilan radiatif de la Terre et interagissent avec les nuages, impactant les précipitations et la température. Pour relever ces défis scientifiques, le projet BalNeO est né.

BalNeO : un réseau mondial

BalNeO est une initiative internationale qui réunit des experts des États-Unis (NASA Langley Research Center, National Institute of Aerospace), du Brésil, de l’Inde, et de la France avec le Groupe de Spectrométrie Moléculaire et Atmosphérique (GSMA) de l’URCA. Son objectif : déployer un réseau de ballons capables de collecter des données atmosphériques du sol jusqu’à la stratosphère.

Le 1er juin 2024, le projet a pris son envol au Brésil, depuis Bauru. Ce vol inaugural a révélé une découverte fascinante : une couche d’aérosols stratosphériques entre 18 et 22 km, transportée par les vents après l’éruption du volcan Ruang en avril 2024. Quelques jours plus tard, un deuxième vol depuis Reims a mis en lumière une autre particularité dans la couche de transition entre troposphère et stratosphère. Ces particules pourraient être issues d’incendies de forêt ou d’activités volcaniques de l’hémisphère nord.

Une ambition pour le climat

Grâce à ses observations uniques, BalNeO se positionne comme un outil incontournable pour la recherche climatique et la validation des observations satellites. En explorant la variabilité des aérosols dans le temps et l’espace, le projet promet de mieux cerner leurs impacts sur les écosystèmes et le climat global. "Ce projet pourrait permettre de détecter des injections artificielles d’aérosols dans la stratosphère, explique le Dr Jean-Paul Vernier, chercheur à la NASA. Injections artificielles déjà évoquées pour reproduire l’effet refroissant des volcans et aussi connu sous le nom de géoingénierie."

Pour l’URCA, cette collaboration avec la NASA et d'autres partenaires internationaux illustre son rôle moteur dans les enjeux environnementaux mondiaux. Avec BalNeO, l’université s’élève littéralement dans la recherche, mettant Reims sur la carte des grandes recherches pour le climat.

L’aventure ne fait que commencer, et chaque vol de BalNeO nous rapproche d’une compréhension plus fine de notre atmosphère et de son avenir.


Figure ci-dessous (à gauche) profils de concentration et de température des aérosols obtenus lors du premier vol BalNeO depuis Bauru/Brésil le 1er juin 2024. (à droite) Un autre vol a eu lieu 3 jours après depuis Reims/France.

Source : https://science.larc.nasa.gov/balneo/

Figure 2. (à gauche) profils de concentration et de température des aérosols obtenus lors du premier vol BalNeO depuis Bauru/Brésil le 1er juin 2024.