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ESCAPE et Objectif Sciences International : A la recherche des « coupe-veine »

Le Laboratoire ESCAPE de l’URCA, représenté par Jérôme Depaquit et Fano Randrianambinintsoa, et l'association Objectif Sciences International (OSI) unissent leurs forces et compétences pour développer un projet de recherche participative, initié par Marie-Lazarine Poulle. Cette alliance a pour but de permettre à des non-scientifiques de collaborer avec des chercheurs autour des phlébotomes, insectes vecteurs du parasite Leishmania, responsable de la leishmaniose.

Un enjeu scientifique et social

L’objectif final de cette aventure est de créer une carte de surveillance des phlébotomes et du parasite Leishmania en France métropolitaine. En effet, le réchauffement climatique permet à ces insectes sensibles au froid de gagner du territoire vers le nord et l'ouest. Il devient crucial de les suivre à la trace ! Mais avant de cartographier leur progression, il faut d'abord les capturer et les identifier.

C'est là que débute la collaboration entre ESCAPE et OSI avec un défi passionnant : améliorer les pièges à phlébotomes pour les rendre moins coûteux, plus simples à fabriquer et plus écologiques. Ces sont des adolescents qui relèveront ce défi, cet été durant la deuxième quinzaine d'août. Encadrés par des éducateurs scientifiques, les ados optimiseront les pièges lors d’un séjour de « Chip Hack'Ademy » organisé par OSI. Leur mission : respecter un cahier des charges précis tout en rendant le piège facile à utiliser et avec un impact écologique le plus faible possible.

Une aventure scientifique participative

Cette initiative n'est que le début d'un projet ambitieux visant à conduire une recherche participative pour cartographier l’aire de distribution des phlébotomes. La seconde étape de ce projet est l’organisation par OSI de courts séjours familiaux de pose et de relevé des pièges à phlébotomes dans plusieurs régions de France. La troisième, et la plus ambitieuse, est de créer un observatoire de suivi des phlébotomes en France métropolitaine. Cet observatoire réunit des ambassadeurs dans chaque région, prêts à surveiller et rapporter la présence de ces insectes et du parasite Leishmania.

Alors restez connectés, car nous vous tiendrons informés de toutes les avancées de ce projet excitant !

Qu'est-ce qu'un phlébotome ?

Le phlébotome est un petit insecte, mesurant entre 2 et 3 mm, appartenant à la famille des Psychodidae. Malgré sa petite taille, il joue un rôle crucial dans la transmission de maladies parasitaires, notamment la leishmaniose. Les phlébotomes femelles se nourrissent de sang, nécessaire à la maturation de leurs œufs, et c'est à cette occasion qu'elles peuvent transmettre le parasite Leishmania à leurs hôtes, y compris les humains. Contrairement à la femelle du moustique, celle du phlébotome ne pique pas, elle coupe les chairs, comme le fait le taon. D’où son nom de « phlébotome », dérivé du préfixe phlébo- (« veine »), avec le suffixe -tome (« coupure »), le « coupe veine ».

Leishmania et la leishmaniose

Le genre Leishmania est un groupe de parasites unicellulaires microscopiques responsables de la leishmaniose, une maladie qui peut se manifester sous plusieurs formes, allant des lésions cutanées (leishmaniose cutanée) à des formes plus graves affectant les organes internes (leishmaniose viscérale). La transmission du parasite se fait principalement par la piqûre des phlébotomes infectés. La lutte contre cette maladie nécessite à la fois des efforts de surveillance des vecteurs et des avancées dans les traitements médicaux. En France, on recense environ 15 cas par an, mais certaines personnes peuvent être des porteurs sains. En effet, le parasite ne se manifeste qu’en cas d’immunité faible.

Phlébotome vue de prés  (Crédit: Jérôme DEPAQUIT)