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Lutter contre les violences sexistes et sexuelles : un défi toujours d'actualité pour l'URCA

Pour la troisième année consécutive, l'Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA) a mené une enquête sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) auprès de ses étudiant·es et de ses personnels. Cette enquête, qui s'est déroulée du 26 mars au 6 mai 2024, vise à évaluer l'ampleur de ces violences au sein de la communauté universitaire et à renforcer les actions de prévention et de prise en charge.

Les actes pouvant être qualifiés de violences sexistes et sexuelles recensés dans l’enquête sont notamment les moqueries (y compris « sur le ton de l’humour »), les attitudes méprisantes, les propos abaissants et les actes de discrimination en lien avec le genre, le sexe ou la sexualité, ainsi que les questions sur la vie privée, les remarques obscènes, les mimes de geste sexuel, la diffusion d’images pornographiques, les propositions sexuelles insistantes (y compris « sur le ton de l’humour »), le fait de toucher le corps qu’il s’agisse de parties non sexuelles (épaules, bras, cheveux, visage) ou sexuelles (seins, fesses, cuisses, bouche, sexe ; ce qui constitue une agression sexuelle) et bien sûr les tentatives de rapport sexuel et les rapports sexuels non consentis (tentatives de viol et viols).

Principaux résultats chez les personnels

L'enquête menée auprès des personnels a recueilli 450 réponses, dont 74 % ont été complétées en totalité. Parmi ces répondant·es, 16,8 % ont déclaré avoir été victimes d'au moins un acte de VSS. Les personnels BIATSS (Bibliothèques, Ingénieurs, Administratifs, Techniques, Sociaux et de Santé) constituent 62,5 % des victimes.

  • Agissements sexistes : 73 faits ont été recensés, similaires à ceux observés chez les étudiant·es. 77,9 % des victimes sont des femmes, et 72,1 % des auteurs sont des hommes.
  • Agressions sexuelles : Un seul cas d'agression sexuelle a été rapporté cette année, impliquant une femme comme victime et un homme comme auteur.

Principaux résultats chez les étudiant·es

Sur les 1 029 étudiant·es ayant répondu à l'enquête, 71 % ont complété l'intégralité du questionnaire. Parmi eux, 23,1 % ont déclaré avoir été victimes d'au moins un acte de VSS. Les victimes sont à 79,2% en premier cycle.

  • Agissements sexistes : 204 faits ont été signalés, allant de moqueries, mépris et discriminations, à des propos ou attitudes inappropriés et des propositions sexuelles insistantes en lien avec le sexe, le genre ou la sexualité. Parmi ces faits, 79,3 % des victimes sont des femmes, et 74,5 % des auteurs sont des hommes.
  • Agressions sexuelles : 31 faits ont été rapportés, incluant des contacts physiques non consentis avec des zones sexuelles du corps ainsi que des tentatives de viol et des viols. 83,9 % des victimes sont des femmes, et 96,8 % des auteurs sont des hommes (100 % pour les tentatives de viol et les viols).

Des conséquences lourdes et une mobilisation essentielle

Que ce soit chez les étudiant·es ou les personnels, les conséquences des violences sexistes et sexuelles sont souvent graves. La plupart des victimes en parlent à leur entourage, mais peu de signalements officiels sont effectués via la procédure dédiée / plateforme de signalement. Les parcours d'études, tout comme les carrières, peuvent être affectés, révélant à quel point de tels comportements peuvent profondément déstabiliser une vie. C'est pourquoi il est essentiel de se mobiliser pour les faire cesser.

Une diminution encourageante, mais des faits encore trop nombreux

Les résultats montrent une baisse des faits signalés par rapport à 2023 et 2022, tant en nombre qu'en pourcentage. Cette évolution pourrait témoigner d'une prise de conscience progressive ou d'un moindre intérêt pour l'enquête. Néanmoins, les violences sexistes et sexuelles restent trop fréquentes, ce qui justifie l'intensification des actions de prévention et de lutte contre ces agissements au sein de notre université.

Un dispositif de signalement mis en place au sein de l'URCA

L'URCA rappelle l'importance cruciale du signalement pour pouvoir intervenir. Tout fait de harcèlement, violence, sexisme, racisme, discrimination, agression, doit être rapporté via la plateforme dédiée : signalement.univ-reims.fr

Ce formulaire est accessible à tous les membres de la communauté universitaire, qu'ils soient victimes ou témoins. Il peut être renseigné en toute confidentialité, soit de façon nominative pour être recontacté, soit de façon anonyme. Les signalements sont exclusivement traités par des référentes soumises au secret professionnel, Pauline Delanglez (assistante sociale) pour les personnels et Christelle Rémion (personnel de santé au SSE) pour les étudiant·es.

L'URCA réaffirme son engagement contre l'impunité et invite chacun·e à diffuser largement cette information. La lutte contre toutes les formes de violence doit demeurer une priorité afin d'assurer un environnement sûr et respectueux pour chacun et chacune.

Lutter contre les violences sexistes et sexuelles