Quantilien, de retour d'une mission humanitaire au Mali!

Il faut saluer la performance car ce n’est pas tous les jours que des étudiants si jeunes intègrent le caritatif dans leurs projets d’études. En DUT HSE (comprenez Hygiène, Sécurité, Environnement) à l’IUT, site de Charleville-Mézières, Quantilien Bury avait en effet un projet à réaliser et c’est dans l’humanitaire que celui-ci a souhaité l’effectuer. Projet devenu réalité après la validation de son directeur de DUT, Fabrice Pasta et qui a vu Quantilien partir avec l’ONG FAUSI au Burkina Faso, et plus précisément à 80 kms au nord de Ouagadougou, dans le village de Guié. Une mission humanitaire qui s’est déroulée du 10 au 26 novembre derniers, dans de bonnes conditions malgré le début du conflit malien (les associatifs avaient pour consigne de se retourner vers l’Ambassade de France à Ouagadougou en cas de problème) et dont l’étudiant, maintenant membre actif de l’ONG, ressort particulièrement enrichi. Celui-ci revient, pour nous, sur son expérience en compagnie de Fabrice Pasta.

Propos recueillis par le Service Communication.

Service Communication (S.C.) : Comment vous est venue l’idée d’une mission humanitaire ?
Quantilien Bury (Q.B.) :
Je suis déjà sapeur-pompier volontaire donc on peut dire que l’humanitaire est un peu l’autre facette de cette sensibilité. Souhaitant explorer un côté un peu plus inconnu, un collègue sapeur-pompier m’a conseillé d’intégrer FAUSI, une ONG composé de sapeurs-pompiers, d’infirmières et de médecins qui se déplacent dans le monde, en cas de survenue de crise ou dans le cadre de mission humanitaire, ce que j’ai fait accompagné d’un autre collègue de ma caserne, Fabien Koser.

S.C. : M. Pasta, avez-vous eu des réticences à valider cette mission dans la mesure où celle-ci sortait quelque peu du cadre professionnel ?
Fabien Pasta (F.P.) :
Le programme pédagogique national du projet HSE suppose un projet par semestre, ce qui revient à quatre sur quatre semestres soit les deux ans du DUT or je savais très bien quelque part que ce projet, tourné vers une association, qu’on peut également considérer comme une entreprise, au sens plus général du terme, ne pouvait aboutir qu’en deuxième année. En première année, ce type de projet HSE, Hygiène Sécurité et Environnement, a pour vocation la protection des populations civiles, la protection de l’environnement ainsi que la sécurité au travail. Or comme le projet de Quantilien nécessitait une levée de fonds et une préparation de longue haleine, je l’ai « exceptionnellement » autorisé à organiser à l’avance son voyage pour partir en deuxième année. Son projet sortait effectivement du cadre dans le sens où celui-ci préparait dès la première année son projet de deuxième année !

S.C. : Est-ce la première fois qu’une mission humanitaire était réalisée dans le cadre du département ?
F.P. :
Oui même si nous avons une culture associative assez développée au niveau de l’IUT en nous associant à l’UNICEF ou au Don du Sang par exemple, c’est la première fois que nous nous déplacions à l’étranger pour y apporter des techniques et ce qui est remarquable, et c’est aussi pour cela que j’ai accepté de valider le projet de Quantilien, c’est que celui-ci allait mettre en pratique des notions apprises en cours comme les gestes de premiers secours à destination des populations locales. Primordiale dans notre diplôme, la prévention des risques rappelle que ceux-ci peuvent être évités à condition de savoir les maîtriser. C’est parce que la mission humanitaire respectait une maquette pédagogique que j’ai dit oui. Le travail réalisé par Quantilien en amont a été phénoménal : si l’année dernière lui a essentiellement servie à récolter des fonds, rassembler le matériel nécessaire, être formé à certaines pratiques, celui-ci a également du tourner ses recherches vers l’hygiène, la sécurité et l’environnement mais pas seulement en élargissant ses investigations à d’autres domaines. Tous les étudiants du DUT ont un peu cette culture d’ouverture, d’aide à son prochain, ce que nous essayons de leur inculquer au cours du diplôme

S.C. : Quelles ont été les temps forts de cette mission ?
Q.B. :
Sur les 15 jours de ma mission, nous avons dans un premier temps constitué un cordon sanitaire avec l’aide d’un médecin et d’une aide-soignante, puis une mission de gestes de premiers secours adaptés à la population locale et enfin une garde opérationnelle, c’est-à-dire que les villageois venaient nous chercher en cas de problème, comme ce fut le cas pour un accident de la route.

S.C. : Pouvez-vous nous en dire plus ?
Q.B. :
Un enfant était blessé: après avoir été déposé sur le lieu de l’accident, J’ai effectué les gestes de premiers secours avant que celui-ci ne soit transféré à l’hôpital de la capitale, son état nécessitant d’être rapidement examiné par un médecin.
F.P.: Tu as en quelque sorte sauvé des vies !

S.C. : Dans l’ensemble, votre séjour s’est bien déroulé ?
Q.B. :
Oui extrêmement bien, mis à part quelques moments difficiles comme des enfants venant nous voir en consultation avec des blessures assez graves, c’est globalement une très bonne expérience. En aucun cas, je ne regrette y être allé et si c’était à refaire, je le referai sans aucune hésitation.

Quantilien et les enfants de Guié, au cours de sa mission humanitaire
Quantilien et les enfants de Guié, au cours de sa mission humanitaire

S.C. : Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans cette mission ? Le contact avec les populations locales, l’application directe des cours ?
Q.B. :
Enormément de choses, difficile de choisir mais ce qui m’a particulièrement marqué c’est le contact avec la population qui nous a chaleureusement accueilli et nous a beaucoup aidé tout au long de notre séjour. La joie des habitants recevant des jouets et des peluches fait partie des moments forts.

S.C. : Des jouets et des peluches collectés au préalable en France ?
Q.B. :
Tout à fait, par le biais de plusieurs personnes de l’association. Ayant récolté quelques jouets à donner, l’autre partie de ma collecte s’est constituée sous la forme de dons, en recueillant à l’IUT près de 1000€, directement reversés à l’association qui s’est ensuite occupée de l’organisation du voyage et du matériel apporté sur place.

S.C. : Outre les premiers secours, avez-vous d’autres réalisations à votre actif ?
Q.B. :
Pas mal de communication et de Relations Publiques : lors de la venue d’une ministre au cours d’une fête locale, nous avons du faire une présentation des gestes de premiers secours que nous avions appris à la population, en plus de quelques mots sur l’association et la raison de notre venue à Guié.

S.C. : Pensez-vous déjà à la prochaine mission humanitaire ?
Q.B. :
Personnellement, j’aimerais oui après, dans le cadre de mes études, je ne suis pas sûr d’avoir un directeur d’études aussi clément que M. Pasta ! Ayant depuis intégré l’ONG FAUSI, d’autres concrétisations sont attendues par la suite dans le domaine humanitaire.

S.C. : Savez-vous quelle sera la prochaine action d’importance ?
Q.B. :
Une mission est normalement prévue l’année prochaine au Cameroun ainsi qu’une autre en Haïti et j’aimerais si possible en faire partie.
F.P. : Mais Quantilien n’aura certainement plus besoin de mon accord comme celui-ci aura eu son DUT !

S.C. : Cette expérience donne-t-elle envie à vos collègues de suivre votre chemin ?
Q.B. :
Inciter, je ne sais pas car la mission était assez dure mais je leur ai tout de même fait un retour d’expérience sur son déroulement : les hôtels 5 étoiles, il faut tout de suite oublier car il faut vraiment être motivé et en vouloir. Ceux-ci m’ont tout de même encouragé dès le départ et certains ont même suivi de près les actualités touchant au conflit dans le Mali. Le directeur de l’association m’a dit qu’un étudiant de 20 ans qui part en mission représentait une chose assez rare et que si cela n’avait pas été dans le cadre d’un projet étudiant, il ne m’aurait pas pris car j’aurais été trop jeune.

S.C. : Une idée de votre future carrière ?
Q.B. :
Dans l’idéal, j’aimerais exercer le métier de sapeur-pompier et consacrer mes loisirs et temps libres comme bénévole au sein d’une association!

Retrouvez la mission humanitaire de Quantilien en photos sur l'album Facebook dédié.

Contactez Quantilien Bury : quantilien.bury@etudiant.univ-reims.fr et Fabrice Pasta : 03.24.35.39.33 / fabrice.pasta@univ-reims.fr.