Entretien avec Hendrik ZIEGLER-Projet ARCHITRAVE

Photo Hendrik Ziegler

Intitulé du projet : Art et architecture à Paris et Versailles dans les récits de voyageurs allemands à l'époque baroque (ARCHITRAVE)


Durée : 36 mois


Partenaires :

  • Centre de recherche du château de Versailles,
  • Bibliothèque Universitaire de Göttingen et
  • Centre allemand d'Histoire de l'Art

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis Hendrik ZIEGLER, professeur d'Histoire de l'Art moderne et contemporaine, affilié au Centre d'Etudes et de Recherche en Histoire Culturelle (CERHiC). J’ai été recruté à l’URCA en 2012 : d’origine allemande, je tiens à dire que c’est un grand honneur pour moi car l’Histoire entre l’Allemagne et Reims est forte. Auparavant, j’ai travaillé en France en tant que post doctorant au Centre allemand d’Histoire de l’Art, puis en tant que maître de conférences à Hambourg.

Pourriez-vous nous présenter votre projet ?

Le projet ARCHITRAVE, Art et architecture à Paris et Versailles dans les récits de voyageurs allemands à l'époque baroque, dont l'acronyme reprend un terme technique d'architecture, est un projet binational financé par l'ANR et la DFG. Ce projet propose de mettre à disposition des chercheurs un corpus de six textes inédits en allemand baroque : il s'agit de textes d'architectes et d'artistes mais aussi de diplomates et voyageurs de différents milieux sociaux venus en France, notamment à Versailles. Le projet se décline en 3 volets principaux :

D'abord un volet technique qui va permettre de donner accès à ce corpus richement commenté au sein d’un portail numérique proposant des fonctionnalités d’interrogation poussées et une interconnexion complexe d’information textuelles et de ressources iconographiques.

Ensuite, un volet scientifique : il s'agit de mener une véritable analyse quantitative et qualitative grâce au regroupement de données issues de ces textes, en partie illustrés. En ressort que ces documents textuels et iconographiques ne constituent non pas seulement des sources factuelles précieuses renseignant sur nombreux édifices et œuvres d’art, mais aussi des textes littéraires et œuvres graphiques à part entière. En conséquence, ils ne sont pas toujours objectifs. Par exemple, certains croquis ne sont pas des reproductions fidèles d’œuvres architecturales : un dessin peut être un projet d’amélioration.

Enfin, un volet dit grand public : en étroite collaboration avec le Centre de recherche du château de Versailles dix dossiers thématiques seront mis à disposition sur le portail numérique du château. Seront abordées des questions que se pose le large public : comment voyageait-on au XVIIe siècle ? que rapporte-t-on comme souvenir de Paris ? Une application smartphone va également être développée permettant aux visiteurs des jardins du château de Versailles d'accéder à des contenus téléchargeables gratuitement durant leur visite.

Pouvez-vous nous parler de vos partenaires ?

ARCHITRAVE repose sur 4 partenaires. Il y a bien entendu côté français l'université de Reims Champagne-Ardenne avec l'implication du CERHiC et le Centre de recherche du château de Versailles (CRCV). Je tiens à signaler le partenariat privilégié entre l'URCA et le CRCV pour lequel il s'agit du tout premier projet ANR DFG.

Côté allemand, la Bibliothèque Universitaire de Göttingen nous apporte une forte compétence technique en matière de sources numériques. Enfin, le Centre allemand d'Histoire de l'Art, situé à Paris mais sous tutelle du Ministère de l'Education et de la Recherche allemand, vient compléter ce partenariat.

Comment s'est déroulé le processus de candidature ? Avez-vous rencontré des difficultés ?

Tout d'abord, je voudrais remercier la Cellule Projets Internationaux pour son aide et son accompagnement dans la procédure de montage du projet. Le montage est une étape compliquée où il faut tenir compte des disparités de chaque pays et de chaque partenaire. Les difficultés de langues sont également à prendre en considération pour un projet franco-allemand, c'est pourquoi la plupart des échanges ont lieu en anglais ! A l'inverse, un projet binational permet des synergies et une ouverte d'esprit formidable.

Recommanderiez-vous ce dispositif à des chercheurs de l'URCA ?

Oui absolument, l'ANR-DFG peut être vu comme une première étape pour un dépôt Horizon 2020, par exemple. Ce type de projet est un apprentissage formidable et un fondement pour la suite. Cela développe de nouvelles approches, un nouvel esprit scientifique de partage et d'accessibilité grâce au caractère transnational et international.