Pour la deuxième année consécutive, l’URCA a réalisé une enquête sur les violences sexistes et sexuelles (VSS). Pour cela, les personnels et les étudiant·es ont été invités à répondre à un questionnaire anonyme entre le 16 mars et le 19 avril 2023.
Les actes pouvant être qualifiés de violences sexistes et sexuelles recensés dans l’enquête sont notamment les moqueries (y compris « sur le ton de l’humour »), les attitudes méprisantes, les propos abaissants et les actes de discrimination en lien avec le genre, le sexe ou la sexualité, ainsi que les questions sur la vie privée, les remarques obscènes, les mimes de geste sexuel, la diffusion d’images pornographiques, les propositions sexuelles insistantes (y compris « sur le ton de l’humour »), le fait de toucher le corps qu’il s’agisse de parties non sexuelles (épaules, bras, cheveux, visage) ou sexuelles (seins, fesses, cuisses, bouche, sexe ; ce qui constitue une agression sexuelle) et bien sûr les tentatives de rapport sexuel et les rapports sexuels non consentis (tentatives de viol et viols).
Une forte participation des personnels de l’université
- 20 % des destinataires du mail ont répondu au questionnaire, parfois partiellement.
- En termes de représentativité, on peut noter une proportion de personnels BIATSS et de femmes, plus importante que dans la population générale des agents.
- Sur ces près de 500 personnes, 74 % ont répondu à l’ensemble des questions, révélant 99 faits pouvant relever de VSS.
- 17,4 % des répondants ont déclaré avoir été victimes au moins une fois. Les faits relevés vont de la moquerie ou du mépris (26 cas) à l’agression sexuelle (attouchement de zones corporelles dites sexuelles, 6 cas), en passant par des propos ou des attitudes inappropriées (31 cas).
- Les auteurs sont très majoritairement des collègues et les faits se sont produits en présence d’autres personnes dans 73 % des cas.
- Les victimes sont des femmes dans 75 % des cas, des hommes dans 20 % des cas, les 5 % restants n’ayant pas souhaité répondre à cette question.
Une participation étudiante toujours plus paritaire
- 7 % des destinataires du mail ont répondu au questionnaire, parfois partiellement.
- En termes de représentativité, on peut noter une proportion d’étudiantes de premier cycle plus importante que dans la population générale étudiante.
- Sur ces près de 1800 personnes, 74 % ont répondu à l’ensemble des questions, révélant 666 faits pouvant relever de VSS.
- 24,2 % des répondants ont déclaré avoir été victimes au moins une fois. Les faits relevés vont de la moquerie ou du mépris (143 cas) au viol (rapport sexuel sans consentement, 12 cas, s’étant déroulés dans la sphère privée), en passant par des propos ou des attitudes inappropriées (203 cas).
- Les auteurs sont très majoritairement des étudiant·es et les faits se sont produits en présence d’autres personnes dans 73 % des cas.
- Les victimes sont des femmes dans 81 % des cas, des hommes dans 17 % des cas, les 2 % restants n’ayant pas souhaité répondre à cette question.
Un dispositif de signalement mis en place au sein de l'URCA
L’université ne saurait se satisfaire de l’ampleur de ces chiffres et de la gravité des faits qu’ils révèlent.
Elle rappelle qu’elle ne peut agir que si les faits sont officiellement signalés. C’est pourquoi un nouveau dispositif de signalement a été mis en place : signalement.univ-reims.fr
Ce formulaire de signalement disponible en ligne s’adresse à toutes et tous, personnels et étudiant·es, victimes et témoins. Le signalement est par défaut anonyme, mais la victime ou le témoin peut donner son identité si elle ou il le souhaite, afin d’être recontacté·e.
Les référentes écoute et signalement (qui sont les deux seules destinataires des signalements) sont madame Pauline Delanglez, assistante sociale des personnels, pour les personnels et madame Christelle Rémion, personnel de santé au SUMPPS, pour les étudiant·es. Les deux sont soumises au secret professionnel.
Depuis la mise en place de l’adresse signalement.univ-reims.fr le 8 mars 2023, 20 signalements ont été effectués. Ces signalements ont tous été pris très au sérieux et ont pu être suivis de déclenchements d’enquêtes administratives avec saisine des instances disciplinaires concernées.
Dans un établissement d’enseignement supérieur, qui doit par essence partager et diffuser les valeurs d’égalité entre les femmes et les hommes, il n’est pas tolérable que de tels comportements subsistent. Le conseil d’État nous le rappelle dans sa décision du 10 mars 2023 qui a annulé une décision du CNESER n’ayant sanctionné que d’un blâme des faits pouvant être qualifiés de harcèlement sexuel de la part d’un enseignant, jugeant que cette sanction était hors de proportion avec les fautes commises (https://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2023-03-10/456602).
L’impunité n’est donc plus à l’ordre du jour.
C’est pourquoi nous appelons l’ensemble de notre communauté universitaire à se mobiliser en signalant tous les faits dont elle pourrait avoir été victime ou témoin et à diffuser le plus largement possible l’information sur le dispositif de signalement : signalement.univ-reims.fr