Djaouidah SEHILI

Présentation

Nom : SEHILI
Prénom : Djaouidah
Qualification : Professeure des Universités
Section CNU : Sociologie (19ème)
​Courriel : djaouidah.sehili@univ-reims.fr

Professeure des Universités, sociologue du travail et des professions, spécialiste de l'intersectionnalité, des processus de discriminations et des inégalités.

Ses travaux principaux portent sur les mutations du travail (« Essor du travail chez Soi ») et plus spécifiquement sur les critères de la compétence professionnelle (évaluation du travail) porteurs, selon elle, d’une rhétorique de valorisation problématique de différences "naturelles" genrées et racialisées.

THEMES DE RECHERCHE DÉVELOPPÉS

Le Travail comme « rapport de rapports sociaux » : La production des inégalités & discriminations

Travail, qualification, compétence et genre (rapports sociaux de sexe)

Enjeux autour des évaluations, de la qualification à la logique compétence. Analyse de la « vulnérabilité » des hommes et répartie insolite des femmes, nouveaux critères de la compétence professionnelle porteurs d’une rhétorique problématique de valorisation de différences naturelles hommes/femmes. Travaux entrepris à partir d’une recherche-action longitudinale (5 ans) au sein d'EDF-GDF Services au cours du doctorat. Dans la continuité, il s’agit ici de saisir à la fois :

  • Les différentes modalités d’appropriation et les stratégies spécifiques de mise en œuvre de la logique compétence dans les diverses structures organisationnelles des entreprises ;
  • Les effets produits par cette série d’innovations managériales sur les relations que les femmes et les hommes développent au sein de leur entreprise et avec leur travail.
  • La construction et la réitération d’un argumentaire différentialiste au service de l’entreprise et appliqué au « management au féminin ». Passage d’une logique d’Égalité à une logique de complémentarité productrice d’inégalités et discriminations.

Travail, performance, santé et addictions :

Impacts des transformations des organisations du travail et consommations addictives, Compétences au « savoir être » et « faire valoir », et processus de recours à des substances psychoactives, rites sexués et normes sociales d’intégration et de retrait. Travaux entrepris à partir d’un projet de recherche en association avec la MILDT visant à explorer les processus qui mènent à la prise plus ou moins régulière de substances psychoactives et à leurs poly-consommations :

  • En établissant des modèles de comportement, temporels et sociaux, des hommes et des femmes articulant leur rapport aux modèles professionnels et sociaux existants et expliquant le recours et la variation des stimulants consommés : des produits licites détournés aux drogues illicites ;
  • En analysant les rapports, conformes ou déviants, que tissent les consommateurs, avec ces modèles, pour comprendre les segmentations existantes face aux enjeux de dépendances.

Terrains d’investigation : Cellule de veille via un réseau réunissant différents partenaires sociaux, économiques et institutionnels, de la Chaire « Égalités, Inégalités & Discriminations », pour contribuer à construire, au sein de l’Université Lumière Lyon2, un espace ouvert de production de connaissances, d’échanges et de formations portant sur l’impact des transformations des organisations du travail sur la santé et les modalités addictives pouvant y être associées.

Exemples de partenaires impliqués : groupes Acticonseil, Adecco, Casino, Carrefour, Club Méditerranée, Kéolis, Michael Page, et Seb, des Unions Régionales Rhône-Alpes CFE-CGC, CFTC et CGT, de l’organisme paritaire Opcalia Rhône-Alpes, du Bureau International du Travail, du Défenseur des Droits (ex HALDE) et ISM CORUM.

Ex-Responsable animation scientifique de la Chaire « Égalités, Inégalités et Discriminations ».

Travail, migrations et genre :

Égalité, inégalités et discriminations, les formes d’insertion et d’exclusion des femmes migrantes ou perçues comme telles dans différents lieux et espaces-temps.

Migrations internationales et mécanismes de production des savoirs migratoires tels qu’ils s’élaborent entre les mobilités et les activités des populations transmigrantes et transfrontalières dans deux régions du monde (Amérique du Nord et Centrale, Maghreb-Machrek) –

Sociologie des émotions : Relations de genre dans la migration : permanences et mutations.

Sociologie du retour : Retour, entre configuration et reconfiguration des liens conjugaux, parentaux et familiaux dans une dimension spatiale et émotionnelle (Algérie-France / France-Algérie).

Terrains d’investigation : Recherche ANR-CNRS : « La fabrique des migrations et des savoirs associés-FABRICAMIG.SA Recherche pluridisciplinaire : sociologie, géographie, démographie, psychologie-sociale et anthropologie. Regroupement de 34 chercheurs en sciences sociales. Terrains de recherche dans 14 pays. 4 axes de recherches :

  • Axe 1 : Capital social et spatial de la mobilité et savoirs circulatoires.
  • Axe 2 : Mobilités circulatoires du travail et des espaces productifs
  • Axe 3 : Les âges de la migration et rapports intergénérationnels
  • Axe 4 : Mobilités, Espaces Productifs et Générations.

Ex-Responsable Axe 3, thématique « Genre & migrations ».

Travail et rapports au temps

Perceptions et concordances des temps sociaux, du collectif à l’individuel : signes et sens de l’affichage des temporalités dans les métropoles et « sexualisation » des espaces publiques.

Terrains d’investigation : Recherche en association entre le réseau mondial DEMMPOL/chercheurs et le GRANDLYON Communauté Urbaine. Son objet de te traiter l’enjeu de la représentation des temporalités dans la cité via une enquête lyonnaise sur les signes et les sens de l’affichage des temporalités dans la cité visant à l’élaboration d’une méthode d’observation comparative. En collaboration avec le Grand Lyon, trois espaces spécifiques ont été sélectionnés pour la diversité de leurs caractéristiques et de leurs fréquentations, notamment genrée, au regard du projet : Les Halles de Lyon, L’Opéra et ses environs situés près de l’hôtel de ville de Lyon et les gratte-ciels situés à Villeurbanne. L’enjeu, in fine, étant de permettre la construction d’une image argumentée du sens valorisant de l’ensemble des temporalités sociales affichées dans le Grand Lyon.

Ex-Responsable Axe « Sexualisation des espaces publiques ».

Travail et rapports à l’espace / Essor du Travail à domicile :

Analyse L’essor du travail chez soi et modalités spécifiques d’organisation du travail « multi-située ». Vers de nouveaux enjeux de sociabilité et d’affectivité spacio-temporels ? avec Patrick Rozenblatt et Tanguy Dufournet

Terrains d’investigation : L'activité de travail chez soi est tendanciellement en augmentation du fait de mutation de natures diverses qui en rendent possible l'effectivité et le contrôle pour des catégories très diversifiées de populations. Pour autant, les conditions spatiales et les enjeux de sociabilité et d'affectivité qui en résultent sont loin d'êtres connues dans leurs conséquences et encore moins maîtrisés. Quels nouveaux questionnements d’évolution de société, et du VIVRE ENSEMBLE, sont ici posés ? : Cette nouvelle organisation de travail « multi-située » impacte et cristallise distinctement certaines catégories d’individus (les « cadres » et « auto-entrepreneurs », mais aussi les « femmes », « jeunes », « handicapés », « séniors », populations plus vulnérables…) ; L’évolution des rapports entre « travail » et « habitat » induit une fragmentation/dématérialisation des espaces et des temporalités. Le travail s’installe chez soi et l’habitat devient une unité de production qui nécessite des aménagements encore inpensés. Le travail chez soi se traduit par une forme d’effacement des distances du fait des NTIC. Ce qui produit une reconfiguration du lien social, notamment en matière de sociabilité et d’affectivité. En s’intégrant à la sphère intime (l’habitat), le travail chez soi invisibilise les compétences mises en œuvre, tout autant que les personnes. La valorisation de l’habitat pourrait contribuer à la reconnaissance sociale de ce travail spécifique :

  • Approcher finement l'activité de travail chez soi en observant l'ensemble des dimensions matérielles, professionnelles et affectives qui les concernent.
  • Analyser les représentations et les mises en pratiques spatio-temporelles, les tensions et la résolution des conflits dans les trois dimensions.

Recherche en association avec deux grands bailleurs : Alliade Habitat-Bayeur social et Bouygues Immobilier. Retour total attendu de 13 000 réponses à des questionnaires complétés pour 50 entretiens qualitatifs afin de saisir des figures de travailleuses et travailleurs chez soi « moins typiques » comme des assistantes maternelles, des femmes qui font la cuisine, couture ou repassage pour des particuliers ou pour vendre sur des marchés, etc.


PUBLICATIONS

Ensemble des communications et publications au lien suivant : HAL-SHS.


ENCADREMENT DE THÈSES


ENSEIGNEMENTS