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Résumé
Ce qui m’a intéressée jusqu’à présent est la manière dont la perception des indices non-verbaux de l’état mental d’autrui (comme la direction de son regard et ses expressions faciales) pouvaient influencer la cognition. La direction du regard de l’autre est un indicateur de l’élément sur lequel son attention se porte, et influence l’orientation de notre propre attention vers cet élément (pour arriver au phénomène d’attention conjointe). Les résultats de mes études ont montré que cette orientation de notre attention par la direction du regard de l’autre était influencée par les expressions faciales de l’autre (au niveau comportemental et cérébral [en utilisant l’EEG]).
Je me suis aussi intéressée aux différences de cognition sociale entre les personnes avec un Trouble du Spectre Autistique (TSA) et les personnes neurotypiques. Mes résultats de recherche ont montré que les traits autistiques modulaient l’influence des expressions faciales sur l’attention portée au regard de l’autre. J’ai aussi participé à des travaux scientifiques montrant une altération de l’identification des émotions chez les enfants avec un TSA, et à des recherches (sur des données d’IRMf) dont les résultats suggèrent des anomalies du traitement cérébral des indices émotionnels chez les personnes avec un TSA (pouvant en partie expliquer leur apparent manque d’empathie).
Résumé
Les biais cognitifs se retrouvent dans différentes psychopathologies. Ils sont pour la plupart des facteurs d’installation et de maintien du trouble. Les recherches dans ce domaine ont pour objectif de les évaluer, de comprendre leur place dans l’expression du trouble et d’envisager leur prise en charge. Cette intervention présentera des données et perspectives de recherche sur le biais attentionnel et sa régulation dans l’anxiété, le déficit de reconnaissance des expressions faciales émotionnelles et son impact dans l’addiction aux jeux vidéo, et enfin le biais contre les indices infirmatoires (témoin de la résistance à la contradiction présent dans la conviction délirante) dans la schizophrénie.
Résumé
L’acquisition du langage est une étape importante du développement cognitif de l’enfant. Elle permet notamment l’accès au savoir (connaissances, compréhension) et favorise les interactions sociales (communication, sociabilisation, adaptation). Les troubles développementaux spécifiques du langage (TDSL) sont caractérisés par des difficultés dans l’acquisition du langage. Le retentissement de ces difficultés sur la vie quotidienne est tel que les sphères scolaires, sociales et comportementales sont impactées. La question de l’origine des TDSL semble fondamentale pour répondre de manière la plus adaptée possible aux besoins des personnes présentant un TDSL face à leurs difficultés. L'objectif principal de ce travail de recherche est d'étudier les mécanismes cognitifs communs à l’apparition des troubles langagiers et non langagiers présents dans les TDSL. Seront présentées les différentes hypothèses théoriques qui pourraient permettre une caractérisation du fonctionnement des TDSL, ainsi que la méthodologie employée pour tester ces hypothèses.
Résumé
Les troubles d'usage d'alcool sont un véritable problème de santé publique dans de nombreux pays occidentaux dont la France. Depuis quelques années, les chercheurs et les cliniciens sont venus souligner le rôle majeur des perturbations du fonctionnement cognitif et notamment des fonctions exécutives et de la cognition sociale dans le déclenchement et la persistance du trouble d’usage d'alcool. Ce projet de recherche en cours de réalisation et mené en collaboration avec le Pôle de Psychiatrie des adultes de l’EPSM de la Marne vise à examiner les effets d'interdépendance entre les processus exécutifs et ceux de la cognition sociale dans les troubles d'usage d'alcool. Des données récentes suggèrent qu'une altération de ces processus pourrait être associée à des difficultés à réduire ou stopper la consommation d'alcool (rechutes après les tentatives de sevrage éthylique) mais les mécanismes précis sont encore mal identifiés, notamment la part innée et acquise de ces troubles. Dans ce protocole, la question de l'interdépendance entre les fonctions exécutives et la cognition sociale dans le trouble d’usage d’alcool est, dans un premier temps, examinée auprès de patients suivis dans un service d'addictologie dans le cadre d’un sevrage éthylique. Toutefois, répondre à cette question ne permettra pas de savoir si les troubles potentiellement observés sont consécutifs à la consommation d'alcool ou s'ils étaient au moins en partie préexistants. Par conséquent, des investigations sont également effectuées auprès de personnes apparentées au premier degré de patients ayant un trouble d'usage d'alcool mais n'ayant eux-mêmes aucun trouble (approche endophénotypique). Les investigations réalisées portent sur plusieurs niveaux : un niveau clinique (entretien, questionnaires), un niveau cognitif (tests exécutifs et de la cognition sociale) et un niveau neuronal (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle). Notre hypothèse principale est que des altérations des fonctions exécutives et de la cognition sociale sont, pour une part, préexistantes au trouble d’usage (facteur de vulnérabilité), et pour une autre part, majorés par les conduites d’alcoolisations répétées. Il est également vraisemblable qu'il existe une interaction forte entre les capacités exécutives et de cognition sociale et que ces capacités, ou plus particulièrement les altérations de ces capacités puissent contribuer à des difficultés interpersonnelles chez les patients présentant un trouble d'usage d'alcool.