Axe 2 - Territoires et organisations
Axes de recherche
L’axe 2 appréhende la question des transitions, des transformations, des mutations du point de vue des Territoires et des Organisations. Il se décline en 3 sous axes stabilisés :
- Acteurs et politiques territoriales
- Territoires à faible densité et territoires périphériques
- Territoires apprenants, dynamiques de formation et territorialisation de la médiation culturelle
Un quatrième sous-axe est à l’étude autour des Mobilités et circulations.
Sous-axe 1 - Acteurs et politiques territoriales : ce sous-axe vise à regrouper des travaux, nombreux au sein de la Maison des SHS, portant sur l’évolution des politiques agissant sur les territoires, des types d’acteurs impliqués, de leurs pratiques et de leurs rapports.
Quatre angles d’approche sont privilégiés :
- les institutions et les réformes territoriales, en vue d’étudier les échelons centraux et territoriaux de l’État, l’impact des délocalisations d’emplois publics dans les territoires (DGFiP…). La coordination entre les différents échelons de collectivités et leurs compétences respectives et par ailleurs entre les services de l’Etat (nationaux et déconcentrée) et les collectivités locales figurent également au centre des préoccupations ;
- l’évolution des modalités de l’action territoriale, afin d’interroger plus largement les transformations des modalités de l’action organisée sur l’espace et les territoires, les évolutions des rapports entre acteurs et des mécanismes de gouvernance collective, ainsi que les façons dont se construisent la circulation des savoirs en matière d’aménagement ;
- les politiques et les territoires de santé : il s’agit ici d’aborder la question des acteurs et des politiques territoriales par une politique sectorielle spécifique, celle de la santé. L’étude de la conception et de la mise en œuvre de la politique de santé permettra notamment d’interroger les échelles territoriales de l’action.
- les trajectoires écologiques et productives associées à la transition écologique, comme la bioéconomie, les circuits courts et circulaires, la comptabilité environnementale, et autres initiatives territoriales innovantes. Il s’agit ici d’interroger la manière de prendre en compte la dimension territoriale de ces trajectoires (suite au constat dressé d’une insuffisance), ains que leur dimension extraterritoriale (la diversité des proximités : réseaux de connaissances, réseaux d’acteurs extérieurs…).
Sous-axe 2 - Territoires à faible densité et territoires périphériques : ce sous-axe porte la focale sur des territoires souvent considérés comme étant en crise alors qu’ils sont probablement plus diversifiés (du point de vue social, économique, politique et des acteurs qui les composent et qui agissent sur ces territoires), qu’ils ne paraissent à première vue (territoires habituellement montrés comme délaissés socialement ou politiquement, tels que certains espaces ruraux, d’anciennes régions industrielles, ou quartiers urbains dits « sensibles » ou « défavorisés »).
À l’heure d’une crise écologique, sociétale et économique, quels sont les enjeux spécifiques aux espaces ruraux et périphériques ?
Les travaux menés ici concerneront :
- les inégalités territoriales d’accès aux services, notamment de santé (déserts médicaux, télémédecine), d’éducation et de formation (en relation avec la 3ème thématique de l’axe sur les « territoires apprenants »)
- leur capacité à innover et à apporter des réponses face aux problématiques contemporaines, les projets alternatifs qui s’y construisent, remettant en cause les modèles dominants.
Sous-axe 3 - Territoires apprenants, dynamiques de formations et territorialisation de la médiation culturelle : cinq angles d’approche sont privilégiés ici ouvrant une voie à des dépôts de gros projet type ANR et à d’autres types de recherches comme les recherches-action, recherche-action-formation, recherches collectives, collaboratives.
- Les territoires apprenants comme notion émergente et l’accompagnement en intelligence collective et contre-transposition : En écho au rapport récent réalisé par le Cnesco au sujet des voies possibles de la formation continue et du développement professionnel des personnels d’éducation, nous pointons le problème d’un modèle de formation très descendant en France. ». Or il est possible de développer une professionnalisation en « contre-transposition » (Frisch, 2016) c’est-à-dire qui tienne compte, des organisations, du réel de l’activité des professionnels afin d’accompagner les évolutions professionnelles et les pratiques innovantes et les milieux comme générateurs de savoirs dans des « métiers de l’humain ».
- La résilience pédagogique, didactique et culturelle : Nous nous intéressons également aux territoires dits « en crise » par nos recherches en QPV ou en Cité éducative, nous pourrons articuler l’entrée sur la résilience, les pédagogies innovantes en voie professionnelle associant éducation à la pensée (complexe, philosophique), l’éducation technologique (savoirs scientifiques) et l’éducation professionnelle (métiers, geste technique et mise en activité) (Henrion-Latché, 2020). Ces pédagogies et ces didactiques innovantes, partant des savoirs issus du réel, tels des ateliers de la pensée se greffant à la pensée d’atelier, rejoignent les ateliers professionnels d’urbanisme et d’aménagement des territoires.
- Territoires et relation formation-emploi : Il s’agit de révéler les enjeux, les outils, les politiques qui permettent d’envisager la relation formation-emploi au regard des contraintes des territoires tant d’un point de vue économique, d’emploi que de possibilités de formation. Différents publics visés par les politiques sociales et les politiques de formation seront interrogés au regard de l’insertion vers l’emploi et les parcours professionnels : publics en difficulté sociale, publics qualifiés et diplômés, apprentis.
- Territoires apprenants, la question du patrimoine avec l’espace Germanique : Un travail sera mené dans la Région de la Saxe dans une dimension historique et dans un contexte de reconstruction après les guerres du pays se pose la question de la langue : texte accessible en français et de l’approche patrimoniale des textes. Cette Région a fait l’objet d’une scolarisation précoce.
- Territoires apprenants et Territorialisation de la médiation culturelle : Les dispositifs de médiation culturelle tentent de répondre aux mutations économiques, sociales, politiques et culturelles du temps présent, notamment à la généralisation du numérique, la segmentation des publics de la culture (Donnat, 2009) et l’archipellisation des territoires (Fourquet, 2019). Face à cette fragmentation sociale, la « reterritorialisation » de la culture (Ethis et Fabiani, 2002) constitue un levier pour faire société. L’intelligence collective des territoires apprenants peut ainsi résider dans sa capacité à retisser des relations entre l’institution scolaire et les divers acteurs de l’éducation informelle, dont le modèle est principalement porté par les associations d’éducation populaire (Laborderie, 2021). En matière de développement de projets de recherche, il s’agira de cerner les enjeux des dispositifs de médiation culturelle, leurs modalités de mises en œuvre en Région Grand Est, les logiques d’interaction entre leurs divers acteurs (enseignants, médiateurs, publics, élèves) ainsi que leurs impacts économiques et sociaux.
Sous-axe 4 (à l’étude) Mobilités et Circulations : À l’heure du tournant spatial et global des sciences humaines et sociales en général et des études historiques en particulier, les recherches s’orienteront vers les mobilités et les circulations, alors que les sociétés « traditionnelles » ont trop longtemps été considérées comme des mondes « immobiles ». Ce sous-axe comprend les mobilités élitaires ; les mobilités spécifiques aux minorités, non seulement au sein de leurs sociétés d’origine, mais aussi dans les situations d’exil et de diaspora, en étudiant les recompositions territoriales qu’elles provoquent. Un acteur qui joue un rôle clé dans le contrôle des mobilités comme dans la protection des minorités (pour l’époque moderne) est le consul : la recherche récente investit la question de cette institution en relation avec les « nations » étrangères (Grenet, 2016).
Mots-clés : acteurs, politiques publiques territoriales, stratégies de territoire, territoires apprenants, formation et médiation.
Référents : Muriel Frisch (laboratoire Cérep) et Sandra Mallet (laboratoire Habiter).