Mais où sont donc les tiques?!
Les tiques peuvent transmettre la maladie de Lyme, parfois très invalidante. En Argonne comme ailleurs, il est donc important de savoir dans quels milieux et à quels moments elles sont présentes.
Y a-t-il plus de tiques qu’autrefois? Si oui, pour quelles raisons? Fragmentation forestière? Accroissement des populations de gibier? Changement climatique? Autre?
Quels pathogènes les tiques véhiculent-elles? Sont-elles nombreuses à transmettre la maladie de Lyme?
Quels sont les périodes et les habitats les plus à risque?
Vous n’êtes certainement pas les seuls à vous poser ces questions préoccupantes.
Pour y répondre, une étude sur les tiques et maladies à tiques, associant chercheurs de plusieurs disciplines, gestionnaires et autres partenaires, débute cette année sur le territoire du projet de zone atelier.
Vont être progressivement déployés:
- des enquêtes auprès des habitants,
- un échantillonnage de terrain,
- une identification des pathogènes présents dans les tiques
- et des campagnes d’information
D’ores et déjà, la «chasse aux tiques» a débuté!
En effet, en mars, avril, mai et juin 2021, Nathalie Boulanger(1) et Marie-Lazarine Poulle(2), assistées de représentants de l’ONF*, de la FFS* et du CENCA*, ont arpenté la forêt de Signy-l’Abbaye, le parc de Belval-Bois-des-Dames, le marais de Germont et l’étang de Belval-en-Argonne en trainant derrière elles des carrés d’éponge blanc.
Drôle d’idée me direz-vous? Certes, mais pas si farfelue que ça. Comme les nymphes et adultes de tiques s’accrochent au tissu, il suffit de les saisir avec des pinces pour les mettre dans un tube. L’analyse de leur contenu par biologie moléculaire permet ensuite de déterminer si elles étaient porteuses de la bactérie responsable de la maladie de Lyme ou d’autres pathogènes.
Résultats dans un prochain article très bientôt...
Article dans The Conversation : Prolifération des tiques en France : l'être humain, responsable mais pas coupable ?
par Nathalie Boulanger
* ONF: office national de la chasse ; FFS : Fondation François Sommer ; CENCA : Conservatoire des Espaces naturels de Champagne Ardenne
Contacts :
(1) Nathalie Boulanger, Université de Strasbourg UR 7290 VBP et Centre National de Référence BORRELIA
(2) Philippe Hamman, Université de Strasbourg UMR CNRS 7363 SAGE
(3) Marie-Lazarine Poulle, Université de Reims Champagne Ardenne EA 7510 ESCAPE et CERFE
(4) Marie-Christine Jannin, Association Argonne PNR
Etude réalisée dans le cadre du projet IDEX Tiques-Unistra
Partenaires: Association Argonne Pôle Naturel Régional ; Fondation François Sommer ; ONF Ardennes, Marne, Meuse ; Fédérations de chasseurs (Fédération régionale + FDC Ardennes, Marne, Meuse + Association de chasse Artémi55) ; Entente de Lutte et d'Intervention contre les Zoonoses – ELIZ ; Agence Régionale de Santé Grand Est ; Ordre des pharmaciens Région Grand Est ; Mutualité sociale Agricole ; Centre de Recherche Clinique Maladies à tiques- Région Grand Est ; Prof J.P. Amat (historien de la région Argonne) ; Citique ; Centre Permanent d'Initiative pour l'Environnement de la Meuse ; Conservatoire d'espaces naturels de Champagne-Ardenne ; CNR Borrelia ; association Communicasciences ; F. Menonville (Sénateur de la Meuse)
Légendes Photos:
1-David Piérard (FFS), en plein échantillonnage de tiques dans le Parc de Belval (photo ML Poulle)
2-Nicolas Garinet et Mathilde Ricault (ONF) avec Nathalie Boulanger en Forêt de Signy l’Abbaye (Photo ML Poulle)
3-Philippe Vauchelet (CNCA) et Nathalie Boulanger à la « chasse aux tiques » dans le marais de Germont (Photo ML Poulle)
4-Jessica Wendling (CNCA) fait découvrir l’Etang de Belval en Argonne (Photo ML Poulle)
5-Adultes et nymphes de tiques collectés sur les carrés d’éponge tirés au sol (Photo ML Poulle)
6-Leur analyse dira si elles étaient porteuses de la bactérie responsable de la maladie de Lyme (Photo ML Poulle)