L’éducation constitue un enjeu anthropologique majeur pour les sociétés humaines, et justifie que la recherche en éducation et en formation ait pu être confrontée dans son histoire à la question de sa légitimité sur le plan scientifique.

- De manière récurrente, d’un pays à l’autre, on a reproché à la recherche en éducation son manque de rigueur scientifique, de preuve, de cumulativité en termes de résultats. Après des décennies de développement, qu’en est-il aujourd’hui ? La recherche en éducation et en formation a-t-elle développé un corpus théorique cohérent ? Des concepts propres ? Des paradigmes fédérateurs ? Des théories ? Des méthodologies ? Des outils de recueil susceptibles d’asseoir la validité de sa production ? Quels rapports entretient aujourd’hui le monde de la recherche en éducation et en formation avec les différentes disciplines contributrices ?

- Où en sommes-nous aujourd’hui dans le développement des recherches pédagogiques et didactiques? Quels sont les rapports qui se nouent ou se sont noués entre ces recherches et les disciplines instituées ou académique ainsi que les sciences de l’éducation ?

- Comment cet ensemble hétérogène que constituent aujourd’hui les recherches en éducation, s’est-il structuré sur le plan disciplinaire ? Observe-t-on des logiques de disciplinarisation convergentes, ou autres, entre les différents pays ? Comment comprendre les histoires de développements différents ? Comment dialoguent les différentes traditions ou modes de structuration ?

- Quels sont les impacts des sources de financement sur la production, les invitations à collaboration internationale, interdisciplinaire? Comment le caractère transnational des recherches, des acteurs de la recherche en éducation et formation influence-t-il le corpus théorique, les méthodologies, le rapport aux autres champs de recherche ?

- La question des politiques de recherche, nationales comme internationales, soulève des enjeux épistémologico-politiques. Comment l’enjeu de compétitivité, la mise en avant de l’excellence scientifique travaillent-ils le monde et les pratiques de la recherche en éducation et en formation ? L’internationalisation des recherches, appelée et renforcée par les logiques de financement actuels, joue-t-elle comme une contrainte (par un contrôle des objets, des méthodologies, de l’appareil théorique, des résultats, en somme de la production de connaissances) ? Ou bien comme une source de renouvellement théorique, paradigmatique, méthodologique … ?

- Quels impacts les modalités d’évaluation actuelles de la recherche (classement des universités, des revues, calcul du facteur d’influence etc.) tant au niveau national qu’international ont-elles sur la production des savoirs de recherche ? sur leur diffusion ?