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Der Sonnenkönig und seine Feinde. Die Bildpropaganda Ludwigs XIV. in der Kritik

H. Ziegler, Der Sonnenkönig und seine Feinde. Die Bildpropaganda Ludwigs XIV. in der Kritik, Petersberg : Michael Imhof Verlag, 2010. 320p.

Le rôle joué par la mobilisation de la production artistique dans le cadre de la propagande de Louis XIV a été fréquemment souligné. L’étude de l’historien de l’art de Hambourg Hendrik Ziegler présente une indéniable originalité dans la mesure où elle ne se borne pas à mettre en évidence le message véhiculé par une réalisation donnée : se fondant sur une étude précise de ce message en fonction de ses conditions de réception, H. Ziegler examine les réactions critiques suscitées par les contenus de cette propagande, les réinterprétations et les réappropriations auxquelles ils donnèrent lieu ainsi que la manière dont les promoteurs de la propagande française infléchirent leur discours afin de préserver l’essentiel de sa teneur tout en gommant les aspects qui avaient suscité les réactions les plus vives L’investigation porte sur les critiques dont la propagande artistique de Louis XIV fit l’objet en France et à l’étranger, particulièrement dans le Saint-Empire.
Lire le compte-rendu d'Yves Citton (Université de Grenoble3)

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L'Europe barbare (476-714)

S. Joye, L'Europe barbare. 476-714, Paris, Armand Colin, coll. "Cursus", 2010, 191p.

Le livre de Sylvie Joye « l’Europe Barbare de 476 à 714 » retrace de manière synthétique le début du Moyen-Age entre la chute de l’Empire romain d’Occident et la montée au pouvoir des Carolingiens. Il ne s’agit pas seulement d’un effondrement de la civilisation romaine mais aussi de « constructions innovantes et audacieuses » des barbares pour faire apparaître un nouveau monde en Europe.
Description : 1. La fin de l'empire romain d'Occident 2. Des barbares dans l'Empire 3. Le printemps des royaumes barbares 4. Le rôle du christianisme 5. Naissance de la puissance franque 6. Extension et division du Regnum Francorum (511-613) 7. Rois et aristocrates dans le Regnum Francorum (613-714) 8. La Bretagne et l'Italie 9. Une société de rapports de force 10. Temps fondateurs ?

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L’opéra à Hambourg (1648-1728). Naissance d’un genre, essor d’une ville

L. Gauthier, L’opéra à Hambourg (1648-1728). Naissance d’un genre, essor d’une ville, Paris, préface de Dominique Bourel, Paris, Presses Universitaires de Paris-Sorbonne, 2010, 484 p.

Après quelques tentatives infructueuses pour créer une forme «allemande» de tragédies intégralement chantées, c'est au Nord du Saint-Empire, à Hambourg, que se développe pour la première fois un important répertoire opératique en langue allemande. Quelque 250 oeuvres lyriques, pour la plupart créées en langue vernaculaire par des compositeurs aussi célèbres que Haendel, Keiser ou Telemann, sont représentées sur la scène du Marché aux oies (Gänsemarktoper) entre 1678 et 1740. Cet établissement revêt une dimension exceptionnelle dans l'histoire théâtrale allemande, car il se trouve être à la fois le premier théâtre permanent privé et le premier opéra public de l' germanophone. L'auteur met en évidence les paradigmes ayant infléchi, au lendemain de la guerre de Trente Ans, l'histoire de la cité la plus septentrionale du Saint-Empire et met en lumière la coïncidence entre l'essor fulgurant de la ville hanséatique (qui devient alors, derrière Vienne, la deuxième cité la plus peuplée de l'Empire) et l'émergence tout aussi rapide du genre opératique à la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles. Les mutations d'ordre politique, confessionnel et diplomatique survenues après 1648 ont modifié l' musical local et contribué à la fois au développement d'un nouveau genre en vogue dans toutes les cours d'Europe et à l'institutionnalisation d'un lieu privé dévolu à ces spectacles. Un genre issu des cours catholiques de la péninsule Italienne s'est ainsi établi, dans l' germanophone, dans un port marchand, hanséatique, luthérien et bourgeois. Véritable creuset culturel attirant des artistes renommés et des aristocrates curieux d'entendre les nouveaux opéras, le Gänsemarktoper contribua à faire de la Ville libre l'«idéal-type» d'une nouvelle culture urbaine à l'époque de la première modernité.

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La conversion des intellectuels au catholicisme en France (1885-1935)

F. Gugelot, La conversion des intellectuels au catholicisme en France 1885-1935, C.N.R.S. Éditions, 1998, 533 p. Nouvelle édition revue, 2010, 560 p.

De la fin du XIXe siècle aux années trente, un phénomène collectif sans précédent vient bouleverser le monde de l’art et de la pensée : la conversion des intellectuels au catholicisme, alors même que l’Église se constitue en citadelle assiégée face aux coups de boutoir de la déchristianisation. Au-delà des noms bien connus de Claudel, Foucauld, Péguy ou Maritain, ce retour à la religion concerne plus de cent cinquante personnalités dont le romancier à succès Paul Bourget, de nombreux membres de la NRF naissante comme Henri Ghéon, Jacques Copeau, Jacques et Isabelle Rivière, et des poètes, Max Jacob, Jean Cocteau ou Pierre Reverdy. Témoins désenchantés de la faillite du lien social, ces intellectuels travaillent ardemment à sa refonte, dans des lieux aussi divers que les coopératives de prières ou les écoles d’art chrétien. Dans cette étude devenue un classique, Frédéric Gugelot montre l’étendue de ces conversions, l’originalité des parcours spirituels et l’ampleur de leur influence au moment où l’Église est confrontée aux interrogations de la modernité. Une contribution déterminante à la connaissance d’un phénomène qui annonce les mouvements catholiques de masse de la fin du XXe siècle.

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