- 2006 -

Léon Bourgeois. Du solidarisme à la Société des Nations

A. Niess, M. Vaïsse, Léon Bourgeois (1851-1925) du solidarisme à la Société des Nations, Langres, Dominique Guéniot Éditions, 2006, 151 p.

Né à Paris le 21 mai 1851, Léon Bourgeois est un grand parlementaire de la Marne. Secrétaire général du département de la Marne en décembre 1877, il devient sous-préfet de Reims à 29 ans, puis préfet du Tarn en 1882 et de Haute-Garonne en 1885. Haut fonctionnaire au ministère de l’Intérieur en 1886, il est nommé préfet de police de Paris en novembre 1887. Radical très attaché à l’Union Républicaine, il est élu député de la Marne le 26 février 1888 en battant le Général Boulanger qui commence à se présenter à toutes les élections partielles... Député, sénateur, ministre, il refuse la Présidence de la République. Représentant de la France lors des conférences internationales pour la paix, ses incessantes activités en faveur de la création de la Société des Nations font de lui un prix Nobel de la Paix en décembre 1920. Il meurt en 1925.

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La Révolution des paroisses. Culture paroissiale et Réforme catholique en Haute-Bretagne aux XVIe et XVIIe siècles

B. Restif, La Révolution des paroisses. Culture paroissiale et Réforme catholique en Haute-Bretagne aux XVIe et XVIIe siècles, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2006, 415p.

Étude de la Réforme catholique «au ras du sol», ce travail porte sur l'application concrète, à l'échelle locale, de ce vaste processus de transformation religieuse et culturelle, qui est l'un des principaux modes d'avènement de la modernité. 469 paroisses et trèves de Haute-Bretagne, relevant de trois diocèses différents, fournissent le terrain d'enquête, dans une région où la paroisse joue un rôle fondamental sur les plans religieux, culturel et social. En menant la recherche sur un temps long, du milieu du XVe au milieu du XVIIIe siècle, l'on constate que la Réforme catholique et la culture paroissiale entretiennent des liens complexes dans lesquels les processus d'acculturation voisinent avec les phénomènes d'interaction. Cette complexité tient en partie à la diversité des acteurs (dont font partie les paroissiens), de leurs intentions et de leurs modes d'action. Le XVIe siècle est une époque dynamique où apparaissent les prémices d'un changement que les troubles de la fin du siècle interrompent de façon temporaire. En effet, c'est dès les années 1610 que commence, sans réel décalage chronologique entre villes et campagnes, le grand siècle de la mise en oeuvre de la Réforme catholique dans les paroisses, époque qui s'achève dans le premier tiers du XVIIIe siècle. L'ouvrage nous mène ainsi au coeur du changement, dans le quotidien de la vie paroissiale, traitant de l'architecture et de l'organisation de l'espace, des objets du culte et du luminaire, des retables et des tabernacles, de la statuaire et de la peinture, tout autant que des prédications et des missions, des confréries et de la Compagnie du Saint-Sacrement, de la confession et du catéchisme, des fondations de messe et de la gestion des biens des paroisses, insistant sur les dévotions et les pratiques, sur l'association entre liturgie, pastorale et sensibilité baroque, sans oublier la fonction sociale des presbytères, les questions de la maladie et de la mort, des miracles et de la fête, pour finir par une réflexion sur les survivances d'une culture héritée.

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Les Cités de l'Italie tardo-antique (IVe-VIe siècles)

Ce volume rassemble les contributions du colloque qui s’est tenu à l’École française de Rome en mars 2004. Il reprend la question de la cité dans l’Italie romaine à la fin de l’antiquité sous différents angles. La vie de la cité dans l’empire romain tardif, étudiée selon une approche pluridisciplinaire, a retenu l’attention d’une part croissante des spécialistes, jusqu’à alimenter des controverses historiographiques pour le moins animés. Cette rencontre commence par aborder la question plus générale de la chronologie de l’Antiquité tardive. Sans prétendre résoudre cette question difficile ou recouvrir tous les aspects de la réalités urbaines de la péninsule, la phase tardo-antique des cités de l’Italie romaine apparaît, en tous les cas, dans toute sa complexité. Elle semble se développer et se conclure au cours des IVe et VIe siècles. Le VIe siècle n’annoncerait pas en Italie la fin de toute forme d’urbanisme, de toute cité mais de la cité romaine tardive, dont les auteurs ont cherché à cerner ensemble l’identité.

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Le malheur d'être exclu ? Excommunication, réconciliation et société à la fin du Moyen Âge

En droit canonique, l'excommunication est une censure, une peine médicinale, qui vise à mener le pécheur à faire pénitence afin d'être réintégré dans le giron de l'Église. À la fin du Moyen Âge, l'excommunication apparaît aux yeux des réformateurs comme galvaudée par son usage courant pour des causes mineures, endettement ou contumace essentiellement. Quel est le poids réel de l'excommunication pour les fidèles qui l'endurent ?
Sources normatives et liturgiques définissent l'excommunication comme une peine prononcée par les pouvoirs ecclésiastiques envers ceux qui sont rétifs à l'autorité de l'Église : l'excommunié est banni de la communauté des chrétiens jusqu'à ce qu'il obtienne son pardon. Mais les archives des officialités révèlent à la fois les usages réels de la censure, arme de l'Église pour défendre ses droits et surtout pour obtenir des fidèles un comportement conforme aux exigences chrétiennes, et la perception de l'excommunication par ces mêmes fidèles. L'attachement à la communauté est indéniable et l'excommunication abusive est vécue comme une atteinte à l'honneur de chacun, comme une mise en cause du lien social existant au sein de la paroisse. Cependant, les relations entre proches, parents, amis, voisins, dépassent la portée de l'excommunication, réduisent l'efficacité de celle-ci en maintenant l'excommunié au milieu des siens. L'idéal reste une participation pleine et entière à la vie liturgique paroissiale, par laquelle la communauté se forme et s'affirme. Abus de l'Église peut-être, mais l'excommunication est indéniablement un révélateur du lien existant entre l'Église et les fidèles en cette fin du Moyen Âge.

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