Perrine Jouteur

mathématiques fondamentales

Perrine Jouteur est doctorante en mathématiques fondamentales au sein du Laboratoire de mathématiques de Reims - UMR 9008 CNRS

« Les mathématiques fondamentales sont comme un grand château constitué de plein de pièces, de couloirs et de ponts en perpétuelle construction »

Spécialité : combinatoire algébrique, ou comment compter judicieusement des objets symétriques

Château, pommes, arbres… c’est en ces termes étonnants que Perrine, en deuxième année de doctorat, nous parle de mathématiques et en particulier de mathématiques fondamentales. A l’inverse des maths appliquées, qui s’appréhendent plus concrètement en dialogue avec d’autres disciplines, les maths « fonda » sont considérées comme les « maths des maths », leur théorie. C’est l’abstraction pure mais où tout est lié d’une manière ou d’une autre.

Curieuse de tout depuis l’enfance, Perrine est autant passionnée par la littérature et l’histoire que par les sciences dans lesquelles elle excelle. En conséquence, après un bac scientifique, on lui conseille d’opter pour une filière rigoureuse et exigeante : ce sera la classe prépa MPSI qui va définitivement la mettre sur la voie des nombres à saisir, en quête d’un vaste univers à explorer.

Dans la tête de Perrine, les mathématiques fondamentales sont comme un château en perpétuelle construction constitué d’innombrables pièces, de couloirs et de ponts qu’on connaît ou qu’on n’a pas encore découverts. Dans cet immense château, Perrine occupe la grande aile de l’algèbre et séjourne surtout dans la pièce dédiée à la combinatoire algébrique qui consiste à compter de la manière la plus fine possible des objets symétriques. Dans son quotidien de doctorante, c’est ainsi qu’elle s’intéresse aux nombres complexes, comme les nombres quantiques, qu’elle illustre dans des carnets noircis de formes et de symboles étranges. Les mathématiques de la jeune chercheuse sont très visuelles mais également très tactiles ; à l’aide de crayons et de fils de laine qu’elle entrecroise sous nos yeux, elle explique avec aisance la manière dont elle manipule ces fameux objets mathématiques. La fibre pédagogique ? Assurément. Mais l’enseignement ne fait pas partie de ses priorités pour l’instant car, dans l’enceinte du château, il lui reste à parcourir et à déchiffrer bon nombre d’endroits secrets.

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