L'exposition de plus de 200 planches issues de vingt mangas est divisée en six sections thématiques et deux sections consacrées à un auteur majeur.
Exposition Manga & Sport
L'exposition met en lumière l'importance des mangas de sport dans la culture japonaise et leur rôle en tant que vecteur de valeurs et d'évolution sociale, à travers six sections thématiques et deux sections consacrées à des auteurs majeurs : Mitsuru Adachi et Taiyo Matsumoto.
Sections thématiques
« Amitié, effort, victoire »
Magazine de prépublication le plus illustre et influent, Weekly Shônen Jump a façonné durablement le paysage culturel nippon. Esprit d'équipe, fair-play, goût du challenge et du dépassement de soi sont les valeurs communes de ses mangas de sport. Ce cahier des charges auxquels doivent souscrire les auteurs correspond de plus à une mission pédagogique : transmettre aux lecteurs, principalement des collégiens et lycéens, un socle de valeurs qui participent à la cohésion de la société japonaise.
Section exposée à la médiathèque Falala (et en version réduite dans les bibliothèques universitaires)
Sport thérapie
À la fin des années 1990 apparaissent des mangas qui déplacent les bienfaits du sport vers un terrain psychologique. L'enjeu du scénario n'est plus, ou plus seulement, de décrocher la victoire au terme d'une compétition. Il s'agit de proposer par la pratique sportive des solutions à l'anxiété, l'asociabilité, la peur de l'échec scolaire ou encore l'incapacité à respecter les règles de vie en société. Des troubles qui sont de plus en plus courants chez les adolescents, dans un Japon frappé par la récession économique et ses répercussions sociales.
Section exposée à la BU Santé
Arts martiaux
Plus que toutes autres disciplines, les arts martiaux et les sports de combat ont été privilégiés par les auteurs désireux de traiter les phénomènes et situations de violence : jeunesse en perte de repères, violences intrafamiliales, crimes pulsionnels, inégalités sociales, etc. Les mangas d'arts martiaux se distinguent également par le réalisme avec lequel les mangakas illustrent et mettent en scène les gestes techniques. Cette section de l'exposition présente ces deux aspects.
Section exposée à la BU Moulin de la Housse
Championnes !!
Bien que réputé patriarcal, le Japon n'en est pas moins le principal pourvoyeur de bandes dessinées illustrant la condition féminine, dans tous ses aspects. Depuis près de soixante ans, le manga accompagne l'évolution des pratiques sportives des femmes, et propose des rôles-modèles positifs auxquels s'identifier. Le droit à s’autodéterminer, la lutte contre les préjugés sexistes, et le refus des injonctions de féminité et des stéréotypes liés aux genres sont au cœur des mangas présentés dans cette section.
Section exposée à la BU Moulin de la Housse
Handisport
Quand améliorer l'accès au handisport a fait l'objet de politiques volontaristes au Japon, au milieu des années 2010, des mangakas les ont accompagnées avec des fictions. Encore peu nombreux à ce jour, les mangas traitant de handisport partagent cependant un même impératifs : des scénarios alimentés par un travail d'enquête approfondi auprès d'athlètes et d'ingénieurs prosthétiques, afin de mettre en lumière les enjeux technologiques et psychologiques propres au handisport.
Section exposée à la BU Robert de Sorbon
E-sport
Les compétitions de jeu-vidéo, ou « E-sport » sont elles une véritable discipline sportive ? Le premier manga à s'emparer de cette question – une création française – y répond par la positive, en s'appuyant sur les codes fondateurs du manga de sport : entraînements intensifs, élaboration de stratégies et désir de créer l'exploit. Cette section de l'exposition propose des planches commentées par les auteurs, une interview making-of, ainsi que des planches step by step, qui isolent les différentes étapes de leur création.
Section exposée à la BU Moulin de la Housse
Auteurs majeurs
Mitsuru Adachi : Dessiner la vie (normale) des sportifs
Depuis plus de quarante ans, Mitsuru Adachi préfère centrer ses mangas sur la vie quotidienne de jeunes sportifs plutôt que de narrer en détail de longues phases de compétition. Amitié, romance, liens familiaux et performances chronométrées s'entremêlent dans ses œuvres, portées par une sensibilité qui emprunte autant aux mangas classés shôjo qu'à ceux classés shônen. La longévité de sa carrière, le succès (critique et public) de ses mangas et le raffinement de sa narration ont fait de lui un auteur phare du genre.
Section exposée à la BU Robert de Sorbon
Taiyo Matsumoto : Performances à contre-pied
Durant la première partie de sa carrière, de 1989 à 1996, Taiyo Matsumoto a exercé à quatre reprises dans le manga de sport, à la demande de ses éditeurs. Il s'empara du genre pour en donner une vision très personnelle, en appuyant ses œuvres sur un angle inexploré jusque-là : que se passe t-il lorsque victoire et bonheur ne riment plus ? Ses anti-héros sont un boxeur invaincu ruminant ses idées noires (Zero), un joueur de base-ball indolent (Le rêve de mon père) ou encore un génie naturel du tennis de table qui tourne le dos à la compétition (Ping-Pong). Le FIBD lui a consacré une vaste exposition monographique en 2019.
Section exposée à la BU Robert de Sorbon