L'exposition Frontières, en partenariat avec le Musée national de l'histoire de l'immigration poursuit son itinérance et pose ses bagages du 30 octobre au 21 novembre à la bibliothèque Robert de Sorbon.
Les frontières ont rarement été l'objet d'autant de controverses, de débats, d'inquiétudes ou d'espoirs. Pourtant, en Europe, la chute du mur de Berlin en 1989 avait fait émerger l'utopie d'un monde démocratique où la stabilité et la paix faciliteraient la circulation des hommes et des marchandises en toute liberté, dans de vastes zones d'échanges économiques, synonymes de progrès et de prospérité.
Les deux dernières décennies n'ont pas été le témoin de la réalisation de cette utopie. L'incapacité de l'Europe à faire face à la crise des migrants et des réfugiés qui, par centaines de milliers, fuient les zones de conflits et la pauvreté dans l'espoir d'une vie meilleure, semble avoir définitivement enterré le rêve d'un monde sans frontières.
Dans un récit mêlant histoire et témoignages, l'exposition propose des clés pour comprendre le contexte actuel.
Conférence autour de l'exposition le jeudi 16 novembre de 12h à 14h, BU Robert de Sorbon
- "Frontières, exilés et réfugiés dans l’Europe du XIXe siècle" par Delphine Diaz, maître de conférences en histoire contemporaine.
À l’heure où l’on parle de crise migratoire sans précédent, cette conférence se propose d’aborder l’histoire des frontières et des migrations européennes au XIXe siècle. Le congrès de Vienne (1814-1815) a redéfini la carte des frontières européennes, peu modifiées tout au long du siècle malgré l’affirmation de minorités nationales qui les ont contestées. Comment franchissait-on les frontières au XIXe siècle ? Comment les migrations contraintes ont-elle amené des milliers d’exilés politiques à s’expatrier et à trouver refuge dans certains pays d’accueil, parmi lesquels la France et la Grande-Bretagne occupaient alors une place primordiale ?"
- "Crise des réfugiés ou crise de l’accueil ? Le traitement de l’asile politique en Europe" par Frédéric Piantoni, directeur de l'UFR Lettres et Sciences Humaines.
Alors que les mobilités humaines sont mondialisées, elles sont entravées. Alors que le droit d’émigrer est universel, le droit d’immigrer devient élitiste. Aussi, l’affluence relative des migrants en Europe depuis 2015 suscite des réactions différentes selon les Etats. Pour autant l’asile - issue de la convention de 1951 - reste la politique d’accueil. Bien qu’inadaptée, elle s’impose par défaut d’une politique migratoire à l’échelle européenne. De fait, cette situation interroge la question des droits de l’homme et des catégories de citoyenneté au sein des états.
Entrée libre et gratuite aux horaires d'ouverture de la bibliothèque.