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Conférence "Le réchauffement climatique : du diagnostic à l’action ?" par Jean Jouzel

Orateur : Jean Jouzel

Titre : Le réchauffement climatique : du diagnostic à l’action ?

Résumé : Les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre pris dans le cadre de l’accord de Paris nous mettent sur une trajectoire d’un réchauffement supérieur à 3°C à horizon 2100 alors que le rapport spécial du GIEC, adopté début octobre 2018, montre que chaque demi-degré compte et qu’un climat à + 2°C peut déjà être qualifié de dangereux. Par rapport à 1,5°C, ce sont des événements extrêmes plus intenses, une montée du niveau de la mer plus importante, une perte de biodiversité et des risques d’extinctions multipliés par deux, la disparition annoncée des récifs coralliens tropicaux et une chute plus importante des rendements des principales cultures et du tonnage des pêcheries. Il y a donc des avantages indéniables à limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à 2°C - et a fortiori 3°C ou plus - mais cela impliquerait de réduire les émissions mondiales de CO2 de 45% en 2030 par rapport au niveau de 2010, d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et d’extraire du CO2 de l’atmosphère tout au long du 21ème siècle. Ce n'est pas impossible mais demanderait des transitions sans précédent dans tous les aspects de nos sociétés. Après avoir examiné les aspects liés aux différents scénarios, celui vers lequel nous emmène l’accord de Paris et ceux plus ambitieux d’un réchauffement limité à 2°C et à 1,5°C, j’aborderai le cas de notre pays sur le plan des impacts régionaux du réchauffement et de la mise en place des politiques d’atténuation et d’adaptation, et celui de l’Europe dont il est souhaitable qu’elle ait une politique « climatique » ambitieuse.

Biographie : Directeur de Recherche Emérite au CEA, Jean Jouzel a fait dans cet organisme l'essentiel de sa carrière scientifique largement consacrée à la reconstitution des climats du passé à partir de l'étude des glaces polaires. De 2001 à 2008, il a été Directeur de l’Institut Pierre Simon Laplace (IPSL) qui regroupe les laboratoires de la région parisienne impliqués dans les recherches sur l’environnement global. Il a participé au titre d’auteur principal aux deuxième et troisième rapports du GIEC (organisation co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2007), dont, de 2002 à 2015, il a été vice-président du groupe de travail scientifique. Conjointement avec Claude Lorius, il a en 2002, reçu la Médaille d’or du CNRS. En 2012, il a reçu le Prix de la Fondation Albert II de Monaco et le Prix Vetlesen, considéré comme le « Nobel des Sciences de la Terre et de l’Univers ». Jean Jouzel est membre de l’Académie des Sciences, membre étranger de celle des Etats-Unis (NAS) et membre de l’Académie d’Agriculture. Il est membre du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) depuis 2011. Il est Commandeur de la Légion d’Honneur et Commandeur de l’Ordre du Mérite

Affiche de la conférence