Faciliter la guérison des fractures ostéoporotiques : un nouveau projet ERC Advanced en partenariat avec le Pr Halima Kerdjoudj
L’Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA) est fière d’annoncer sa participation au projet de recherche BONEREPAIR, récemment distingué par une prestigieuse bourse ERC Advanced Grant. Halima Kerdjoudj, professeur au laboratoire BIOS à l’URCA, apporte sa contribution à ce projet novateur. Celui-ci vise à révolutionner la guérison des fractures induites par l’ostéoporose grâce à une approche innovante alliant biomécanique et biologie cellulaire. L’enjeux est important. Chaque année, plus de 4 millions de fractures liées à l’ostéoporose frappent les Européens, causant douleur, perte d’autonomie… et un coût faramineux pour la société. Mais si l’os pouvait se réparer plus efficacement, et plus vite ?
Stimuler l’os pour mieux le soigner
L’os est un matériau vivant, capable de se réparer grâce à sa sensibilité aux contraintes mécaniques. Mais saviez-vous qu’il possède aussi des propriétés… électriques ? C’est ce qu’on appelle la piézoélectricité : lorsqu’on déforme un os, il génère de minuscules charges électriques, qui déclenchent des mécanismes cellulaires de réparation. BONEREPAIR mise sur cette capacité naturelle pour stimuler la régénération osseuse de façon ciblée et innovante.
Le projet explore aussi un phénomène plus subtil, la flexoélectricité, qui lie les gradients de déformation – comme ceux observés autour des microfissures – à une polarisation électrique. L’idée ? Mieux comprendre, à toutes les échelles – de la cellule au tissu –, comment l’os perçoit ces signaux, pour les utiliser dans des traitements de nouvelle génération.
Une recherche à la croisée des disciplines
Pour relever ce défi, BONEREPAIR rassemble biologistes, mécaniciens, spécialistes du calcul numérique, ingénieurs des matériaux et experts en imagerie. L’URCA joue un rôle central avec l’expertise du laboratoire BIOS en biologie des tissus osseux, ingénierie des biomatériaux et dans la compréhension des phénomènes qui se produisent aux interfaces cellules/matériaux à différentes échelles.
Une médecine régénérative sur mesure
À terme, le projet vise des retombées concrètes pour les patients :
- Des greffes osseuses électroactives, personnalisées, capables de s’auto-stimuler pour accélérer la guérison ;
- Des implants plus résistants, mieux intégrés dans le corps, avec une durabilité accrue ;
- Des thérapies sans médicament, basées sur la stimulation électrique douce des zones lésées.
«â€¯À long terme, ce projet pourrait améliorer considérablement les traitements et les solutions prothétiques existants, réduisant ainsi le temps de guérison des patients », expose Halima Kerdjoudj.
Avec cette ERC Advanced, le projet bénéficie de moyens ambitieux pour embaucher de jeunes chercheurs, acquérir des équipements de pointe, et tester ces idées audacieuses dans des conditions expérimentales nouvelles.
Une reconnaissance européenne… et un engagement local
Attribuée à Jean-François Ganghoffer (Université de Lorraine – LEM3) en partenariat avec Halima Kerdjoudj (URCA – BIOS), cette bourse distingue des chercheurs parmi les plus brillants d’Europe. Pour l’université, ce partenariat illustre son implication dans une science pluridisciplinaire, innovante et tournée vers la santé de demain.
Les fractures liées à la fragilité osseuse ne seront plus une fatalité : avec BONEREPAIR, c’est un avenir où les os se réparent intelligemment qui se dessine.
L’ERC, qu’est-ce ?
L’European Research Council (ERC), ou Conseil européen de la recherche, est un dispositif phare de financement de la recherche fondamentale en Europe. Il soutient les projets portés par des chercheurs de haut niveau, reconnus internationalement, qui proposent des idées audacieuses et innovantes. Ce soutien financier permet de mener des travaux d’excellence avec une grande liberté scientifique.
Une bourse ERC a déjà été obtenue en 2023 par Madame Isabelle Poutrin, professeure d’histoire moderne au sein de l’URCA, pour son projet ROTAROM17.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’interview d’Isabelle Poutrin ici.