1. Comment ont commencé vos activités de recherche sur les maladies du bois de la vigne ?
En 2002, la thématique concernant les maladies du bois de la vigne a été initiée au sein de l’URVVC (Unité de Recherche Vignes et Vins de Champagne, EA 4707). Dans ce cadre, l’URVVC a participé à plusieurs Congrès internationaux ICGTD (International Council on Grapevine Trunk Diseases) qui ont lieu tous les deux ans. Lors de ces congrès, des rencontres avec d’autres chercheurs qui travaillent sur cette thématique ont eu lieu et ont permis de constituer un premier réseau.
2. Quelles ont été les étapes jusqu’au dépôt de l’action COST ?
Nous avons commencé à évoquer une action COST dans ce premier réseau. L’objectif était de donner un nouvel élan à la communauté scientifique européenne sur les maladies du bois de la vigne et d’identifier les équipes de recherche les plus dynamiques dans le but, à terme, d’élaborer un projet européen.
En 2010, nous avons déposé une première version de l’action COST qui a été rejetée. Avec les 10 pays participant, nous avons donc retravaillé cette proposition en prenant en compte les évaluations des experts de la Commission Européenne. Nous avons redéposé un nouveau dossier en 2012, qui a été validé dans le courant de l’année 2013.
3. Puis du COST à Horizon 2020 ?
L’action COST FA 1303 ManaGTD, coordonnée par l’URCA, a débuté en novembre 2013. Au sein de ce consortium, nous avons rapidement commencé à réfléchir à un projet soutenu par l’Union Européenne avec 10 membres du COST. Dans un premier temps, l’appel à projet identifié était une Action de Coordination et de Soutien (CSA). Ce type de projet ne finance pas de la recherche stricto sensu mais accompagne de la mise en réseau, des actions de dissémination, de communication, etc. La proposition a été construite avec le cabinet EUROQUALITY, déposée en septembre 2014 et acceptée début 2015. Ce projet, intitulé WINETWORK est porté par l’Institut Français de la Vigne et du vin (IFV). L’URVVC coordonne le groupe scientifique (work package 1) dont l’objectif est de recenser les données scientifiques disponibles sur les maladies du bois à l’échelle européenne.
La prochaine étape consiste à répondre à un appel à projet de recherche « Horizon 2020 » sur un sujet que nous avons identifié et abordé lors d’une réunion de travail du COST en octobre 2015. Nous avons entamé les discussions dès février 2016 afin de décrypter l’offre, délimiter les actions à développer et définir quels partenaires impliquer. Ce fut une étape délicate car nous ne pouvions inclure tous les membres du réseau (25 pays impliqués dans le COST) dans le projet. Il a ensuite fallu identifier le porteur du projet, en fonction des possibilités techniques de l’établissement de rattachement et de la disponibilité des uns et des autres. Le montage et la gestion d’un projet européen requiert beaucoup de temps et d’investissement. Nous sommes parvenus au consensus que le projet serait porté par notre collègue Patrice Rey, chercheur à l’INRA de Bordeaux, avec l’appui d’INRA Transfert. L’URVVC sera toutefois porteuse du « work package 1» axé sur la compréhension de stress climatiques sur l’expression des maladies du bois de la vigne.
3. Avez-vous entrepris des actions spécifiques pour faire reconnaître la thématique par la Commission européenne ?
La labellisation du réseau COST par l’union européenne est en soi un des meilleurs moyens de promouvoir un secteur d’activité. Pour ce qui est du lobbying à proprement parler, l’IFV s’en est chargé dès le démarrage du COST et continue d’y travailler activement, que ce soit au niveau national ou européen. Ensemble, nous avons fait remonter une proposition de « topic » sur notre sujet pour le programme Horizon 2020 en juin 2014, donc pour le programme de travail 2016-2017. La rédaction s’est faite en collaboration avec des membres du COST afin que chacun communique sur le sujet dans son propre pays via leurs Groupes de Travail Nationaux (GTN H2020)