Juillet & Août 2018 - From Russia with Love

Bilan et perspectives de notre coopération en Russie

coopération france/russie

Avec environ 2000 publications communes par an, la Russie est un partenaire incontournable dans le paysage de la coopération scientifique française. Troisième partenaire bilatéral en termes de coopération, la France se positionne comme 2ème partenaire de la Russie sur Horizon 2020. Le CNRS y est particulièrement actif par l’intermédiaire de 16 Laboratoires Internationaux Associés (LIA), 9 Groupements de Recherche Internationaux (GDRI), de 44 projets de recherche conjoints (PRC), d’une unité mixte internationale (UMI) – le Centre scientifique interdisciplinaire Poncelet – et d’une UMIFRE – le Centre franco-russe de recherches en sciences humaines et sociales (CEFR). D’autres organismes, comme l’INSERM, le BRGM, l’Institut Mines Télécom, le CEA, le CNES y développent des activités structurelles.

De même, des universités, à l’instar de l’université de Strasbourg à Kazan ou de l’université d’Aix-Marseille à Novossibirsk, s’engagent également dans le développement de structures conjointes de recherche.

Enfin, 20 projets d’excellence russes Megagrant ont été ou sont dirigés par des chercheurs venant de France. Le Pr. Igor Nabiev (ICMR, URCA) fait partie de ces prestigieux lauréats.

L’URCA en Russie : la recherche au premier plan de notre coopération

En diapason avec le reste des universités françaises, l’URCA affiche une bonne présence en Russie, particulièrement dans le domaine de la recherche. Diverses activités conjointes de recherche sont menées par les équipes scientifiques de l’URCA, à des degrés de coopération plus ou moins intégrés, et dans des domaines aussi variés que la physique, les mathématiques, les sciences économiques et de gestion ou l’histoire et les sciences politiques. Nous mentionnerons, à titre non exhaustif, les actions suivantes :

Création, en 2015, d’un Laboratoire International Associé (LIA) SAMIA en physique avec les participations du CNRS, de l’université de Reims Champagne-Ardenne (projet piloté par le Pr. Vladimir Tiouterev, laboratoire GSMA), de l’Université Joseph Fourier – Grenoble 1, de l’Institut V.E. Zuev d’optique atmosphérique de la branche sibérienne de l’Académie nationale des Sciences russe (Tomsk) et de la Fondation russe pour la Recherche fondamentale (Moscou) ;

Mise en place par le Pr. Igor Nabiev, chercheur au Laboratoire de Recherche en Nanosciences de l’URCA, d’un Laboratoire de Nano-bioingénierie co-adossé à l’Institut d’Ingénierie Physique de Moscou et à l’université russe de recherche nucléaire MEPhI, et sur financement d’une bourse d’excellence « Megagrant » ;

Thèses en cotutelle avec l’université d’Etat Magnitogorsk (soutenue), l’université d’Etat de Tambov (soutenue), l’université d’Etat Lomonossov (MGU) de Moscou (en cours) ;

Colloque international en mathématiques organisé à l’URCA du 28 mai au 2 juin 2017 avec la participation de représentants du Haut Collège d’Économie, de l’Université d’État Lomonossov de Moscou, de l’Université Indépendante de Moscou (IUM), de l’Université d’État de Saint-Pétersbourg et de l’Université de Samara et remise, à cette occasion, d’un doctorat honoris causa au mathématicien russe A.A. Kirillov ;

Sont également prévues, pour l’année 2019, la tenue de journées de recherches franco-russes en comptabilité-finances et bioéconomie ainsi que l’organisation d’une école d’été prédoctorale en mathématiques (International PhD Lab, IPL-Maths) en partenariat avec le Haut-Collège d’Économie de Moscou et l’Université de Nagoya -Japon).

Plusieurs opportunités de financement entre la France et la Russie existent :

Coopération de formation et mobilité étudiante – un nouvel élan

Un environnement plus favorable aux échanges d’étudiants en direction de la Russie et l’émergence de nouvelles opportunités à l’URCA ont permis un regain de notre coopération depuis 2017, lequel s’est traduit par la mise en place ou le renouvellement de notre coopération avec 4 établissements russes : le Haut-Collège d’Économie de Moscou (mathématiques & sciences économiques), l’université russe d’économie Plekhanov de Moscou (sciences économiques et sciences de gestion), l’université d’État agraire de Voronej (sciences économique, SEN) et l’université d’État pédagogique de Naberezhnye Tchelny (sciences de l’éducation).

Logo Erasmus+

Une dynamique renforcée par l’obtention d’un projet Erasmus + MIC

Des programmes d’échange d’étudiants ont été signés avec trois de ces établissements et la stratégie de l’URCA en direction de la Russie et de ces établissements partenaires a été récompensée, en juin dernier, par l’obtention de crédits spécifiques alloués par l’agence Erasmus + dans le cadre de son appel à projets « Mobilité Internationale de Crédits » (MIC). Une enveloppe globale de 205 790 € devrait ainsi permettre la mise en place, au cours des deux prochaines années, de 32 bourses d’études et de stage, 22 missions d’enseignement et 11 mobilités administratives dans les deux sens. Ces échanges viendront nourrir la réalisation d’actions conjointes plus structurelles dans le domaine de la formation comme de la recherche, en économie, mathématiques et sciences de l’éducation.

Drapeau de la Russie

Un contexte favorable aux coopérations internationales

Ces nouvelles opportunités auraient difficilement pu voir le jour sans un climat favorable marqué par de récentes évolutions favorables à l’ouverture internationale au sein des établissements d’enseignement supérieur russe (lesquels talonnent désormais, de plus en plus, les établissements français en termes d’accueil des publics internationaux). Les universités russes se sont, en effet, engagées dans un mouvement soutenu de réforme de leurs cursus et d’évolution de leurs pratiques afin d’accroître leur compétitivité sur la scène internationale. Un programme pilote, lancé en 2013 et baptisé « 5-100 », témoigne de cet effort et vise à positionner, à l'horizon 2020, au moins 5 universités russes parmi les 100 meilleures universités au monde. L’internationalisation de la formation et de la recherche est un axe majeur de ce programme, dont les effets en termes d’ouverture sur l’extérieur semblent aujourd’hui irriguer l’ensemble du tissu universitaire, ce qui s’est clairement manifesté dans l’ensemble des échanges récents de l’URCA avec ses partenaires russes

Parmi ces partenaires, notons la place particulière du Haut-Collège d’Économie qui a connu une internationalisation fulgurante au cours des dernières années et a, de ce fait, été nommé coordinateur national du programme 5-100. Sa position dans les classements internationaux est en constante progression et l’institution est désormais classée, selon le Shanghaï Ranking’s Global Ranking of Academic Subject 2018, parmi les 100 meilleures universités du monde en mathématiques (76-100) et les 200 meilleures en économie (151-200). Si notre coopération se consolide et se pérennise dans les années à venir, l’URCA aura donc tout intérêt à se prévaloir d’un tel partenariat.

L’ensemble de ces facteurs exogènes (capacités d’accueil et attractivité des établissements partenaires) et endogènes (volonté nouvelle de coopération et liens scientifiques préexistants, capacité entière de financement des futurs échanges) concorde pour faire des deux prochaines années une période test d’expansion de nos échanges avec la Russie et un excellent baromètre de notre capacité plus globale à nous projeter sur le marché compétitif de la coopération internationale.