L’axe « Formes, pratiques et matérialité du livre, du manuscrit à l’ère numérique » a pour but d’étudier de manière à la fois diachronique et synchronique le manuscrit et l’imprimé (qu’il s’agisse du livre, de publications occasionnelles ou de journaux). En cohérence avec d’autres axes (notamment l’axe 1, sur les modèles, et l’axe 4, sur les représentations), il s’efforce donc d’envisager l’histoire du livre et de l’édition dans toute sa diversité, en mobilisant les savoirs et les méthodes issus de différentes spécialités. Participent ainsi aux travaux de cet axe à la fois des chercheurs spécialisés en littérature antique, en littérature française, en littérature comparée et en sciences de l’information et de la communication. Il s’agit, en croisant les approches disciplinaires, et en réunissant des chercheurs travaillant sur des périodes très différentes, d’étudier toutes les transformations de l’objet livre, de son avènement jusqu’à nos jours.

L’axe livre se donne aussi pour objectif de prendre en compte l’ensemble des médias écrits. Grâce à des approches transmédiales, les travaux du CRIMEL s’inscrivant dans le cadre de cet axe portent ainsi à la fois sur l’histoire de la littérature, sur l’histoire du journalisme et sur l’histoire de modes d’expression voisins tels que la bande dessinée.

L’un des apports les plus marquants de l’axe « Formes, pratiques et matérialité du livre » est par ailleurs la redécouverte et la valorisation du patrimoine textuel, et notamment des fonds anciens des bibliothèques publiques de la région Champagne-Ardenne. Les chercheurs du CRIMEL consacrent ainsi de nombreux travaux au monde des bibliothèques, et plus spécifiquement aux collections très riches conservées au sein des bibliothèques champenoises (Troyes, Reims, Châlons-en-Champagne notamment).

Dans le cadre de l’axe livre a notamment débuté, sous la responsabilité d’Alexis Lévrier, un cycle de journées d’étude consacré à la matérialité de l’information, envisagée dans une perspective à la fois transhistorique et transdisciplinaire. Ce cycle de journées s’inscrit notamment dans le prolongement de l’ouvrage Matière et esprit du journal, publié en 2013 en collaboration avec Adeline Wrona (Paris, SUP, collection « Histoire de l’imprimé »). Mais la perspective retenue est cette fois plus large puisque, aux côtés des journaux imprimés, sont envisagées toutes sortes d’écrits ayant pour ambition de raconter l’actualité.

La première de ces journées (organisée avec Luciano Piffanelli, maître de conférences en histoire moderne et archivistique à l’Université de Haute-Alsace) s’est tenue à la bibliothèque Carnegie le 25 novembre 2022. Intitulée « Les supports de l’actualité à l’époque moderne », elle a réuni des spécialistes de littérature, d’histoire moderne et des sciences de l’information autour de l’étude des supports protéiformes qui ont permis la transmission des nouvelles entre le XVIe siècle et la période révolutionnaire. La presse périodique a bien sûr été longuement évoquée, mais ces neuf communications ont aussi pris pour objet d’étude d’autres écrits (occasionnels, correspondances manuscrites, avvisi…) Les participants à cette journée ont notamment envisagé les innovations formelles des auteurs ou de leurs éditeurs, de même que les contraintes techniques, temporelles et éditoriales auxquelles ils sont constamment confrontés. Ces communications ont par ailleurs accordé une importance toute particulière à la question du métadiscours : elles se sont attachées à décrire aussi précisément que possible la manière dont ces auteurs ou ces journalistes désignent les singularités matérielles de leurs écrits.

Ce cycle de journées se poursuivra à un rythme bisannuel : la prochaine journée (en 2024, organisée avec Lisa Bolz, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication au CELSA) portera sur un long XIXe siècle. La troisième (en 2026) traitera des XXe et XXIe siècles. Un ouvrage réunissant l’ensemble des contributions sera publié en 2027.