Cet axe de recherche fait l’hypothèse que les évolutions esthétiques, techniques et politiques de la scène contemporaine s’inscrivent dans l’horizon du tournant spatial des arts qui l’ancrent dans la postmodernité : le glissement qu’il engendre de la représentation vers la performanceaboutit à des formes d’hybridation inédites entre les arts du spectacle, les arts plastiques et visuels, le design… ainsi qu’à des transformations des conditions d’écritures et de production du spectacle.
Ces évolutions invitent à revaloriser la catégorie de l’espace au détriment de la seule linéarité du texte : l’importance donnée aujourd’hui à la performance met au premier plan non seulement la place du metteur au scène au détriment de l’auteur, mais aussi la question de l’expérience : la scène devient désormais un espace (voire un volume) – qu’il convient d’explorer dans toutes ses dimensions (scénographie, lumière, mise en scène, jeu, dramaturgie) – et où se joue une rencontre avec les publics, sans compter que la scène s’étend désormais en dehors des lieux habituellement dédiés.
Penser les arts du spectacle avec les outils et les approches du tournant spatial permet ainsi de mobiliser l’ensemble des sciences humaines et sociales pour analyser les enjeux esthétiques et politiques de la scène contemporaine.
L’ambition de ce chantier est la co-création entre universitaires et artistes. Dès lors, la recherche se déploiera dans deux directions qui s’alimenteront réciproquement :
- D’une part l’organisation d’un séminaire entre artistes et universitaires dont le but sera la construction de cette approche du tournant spatial des arts de la scène, et qui aboutira à l’organisation d’un colloque et à des publications.
- D’autre part un travail mené avec les artistes, pour documenter leurs pratiques et pour interroger ce que l’espace fait à la création contemporaine.