Il existe des revues en accès ouvert pour lesquelles il n’y a pas de frais d’APC à payer. Le financement de la publication (revue et/ou plate-forme) est pris en charge par une institution, une société savante, un organisme de recherche, une association ou une fondation ; on parle aussi de revues « diamant ». C’est de loin le modèle le plus répandu puisqu’il concerne 66 % des revues référencées par le DOAJ (Directory of Open Access Journal), plateforme qui recense plus de 10 000 revues scientifiques en accès ouvert. On peut trouver les revues ne pratiquant pas d'APC en limitant la recherche à « Without Article Processing Charges »).
Pensez aux modèles alternatifs tels que les épi-revues avec Episciences.org, ou les revues ouvertes diffusées par le centre Mersenne, Scipost, MathOA, OpenEdition (pour les SHS). SciPost propose un modèle diamant ; de même que les revues portées par la plateforme Mersenne. On se renseignera aussi avec à propos sur les pratiques d’Open Access dans sa propre communauté.
Nous avons vu ces dernières années le coût des APC augmenter parallèlement à l’augmentation du nombre d’articles publiés. Les APC augmentent aussi à mesure que les revues sont indexées dans WoS (MDPI a augmenté ses prix de 30 % entre 2020 et 2021, Elsevier de 5 %). Le coût moyen de frais d’APC devrait être de 400 $ d’après les calculs des économistes, or, les tarifs pratiqués sont bien plus importants, car les éditeurs ne veulent pas perdre de revenus. Nous voyons aussi des éditeurs commerciaux racheter des revues nativement OA pour les ajouter à leur portefeuille d’abonnements. La Fair Open Access Alliance préconise un maximum 1 000$ par article ou 50€ par page.
Comparer les coûts de publication : l'outil Eigenfactor Index of Open Access Fees permet de comparer les frais d'APC pratiqués par les revues dans un même champ disciplinaire.
Les revues prédatrices sont des sites web d’édition publiant de pseudo-revues scientifiques qui dévoient le modèle auteur-payeur : sous couvert d’open access, elles font payer les auteurs mais n’offrent aucune expertise éditoriale (absence de comité scientifique, processus de relecture défaillant voire inexistant…). Leur but est de gagner de l’argent sans répondre aux recommandations éthiques et professionnelles de la publication scientifique.
Comment les détecter ? Les phénomènes listés ci-dessous doivent vous alerter :
- Démarche agressive ou inopportune (courriels non-sollicités, domaines disciplinaires non concordants avec vos centres d’intérêt)
- Absence d’information sur le processus d’évaluation, sur le mode de fonctionnement de la revue (composition du comité de lecture, indexation de la revue, notoriété)
- Taux d'acceptation des manuscrits anormalement élevé
- Délais d'expertise (peer reviewing) anormalement brefs
- Frais de publication inférieurs à ceux habituellement pratiqués dans votre spécialité
La coalition Think Check Submit a mis au point un outil sous forme de questionnaire qui permet d’évaluer le degré de fiabilité d’une revue ou d'un éditeur d'ouvrage en open ouvert : Think, Check, Submit
L’outil propose une liste de questions à se poser et de vérifications à effectuer avant de soumettre une publication.
L'université de Liège a également développé son outil sur le même principe (en français) : Compass to Publish
La conférence des Doyens de médecine (CDD) et le Conseil national des Universités (CNU santé) veulent lutter contre les « revues prédatrices » qui nuisent à la qualité et à l’intégrité des publications scientifiques. Ils ont établi une liste des revues recommandables.
Il s’agit de licences de diffusion et de réutilisation de contenus numériques qui permettent aux auteurs de protéger et de valoriser leurs travaux en attribuant différents droits d’utilisation au public. Le public peut exercer ces droits librement sans solliciter une autorisation préalable. Ces licences sont au nombre de six. Toutes ont une clause de paternité de l’œuvre, CC-BY, qui impose de citer l’auteur. La licence CreativeCommons CC-BY est la licence recommandée dans le cadre de la diffusion d’une publication.
Développés par des sociétés commerciales à but lucratif, les réseaux sociaux de chercheurs de type Research Gate ou Academia ne sont pas des archives ouvertes ! Certes très utiles pour créer des contacts et se faire connaître (présence numérique), leurs pratiques sont aux antipodes de la science ouverte.
- Tous les éditeurs n’acceptent pas le dépôt sur ces réseaux sociaux.
- Le risque est réel de captation des données personnelles (profils des chercheurs) et de recherche pour des intérêts privés.
- L'accessibilité et la pérennité des données déposées ne sont pas garanties.
Bonne pratique : ne rien déposer mais copier sur Academia ou Research Gate le lien pointant vers le texte intégral déposé dans HAL.
Quelle est la politique de libre accès aux publications de l’ANR ? Consultez la FAQ sur le site de l'agence.
On pourra aussi consulter avec profit le guide pratique : Faire entrer la science ouverte dans son projet ANR
Arènes, Cécile, Bracco, Laetitia, Lehoux, Elise, León y Barella, Alicia, Féret, Romain, Cheviron, Stéphanie, & Ling, Li. (2023). Faire entrer la science ouverte dans son projet ANR : un guide pratique (Version 3). Zenodo. https://doi.org/10.5281/zenodo.7657818
Le guide, élaboré par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, liste les questions que doivent se poser les auteurs de publications scientifiques lorsqu'ils décident de publier leurs travaux. Il donne des conseils et des options possibles à appliquer tout au long du processus de publication.
Consulter ou télécharger le guide
Ce guide, élaboré conjointement par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche et le collège publications du Comité pour la science ouverte, explique la notion de non-cession des droits, son intérêt pour le chercheur ainsi que les détails pratiques de sa mise en œuvre.
Un preprint (ou prépublication) est un manuscrit non encore publié dans une revue scientifique en attente de validation par les pairs. L'auteur qui ne souhaite pas entrer dans le processus de soumission à une revue peut déposer son manuscrit sur un serveur de preprints (par exemple bioRxiv) ou sur une archive ouverte de publications acceptant les preprints (HAL), et le soumettre ensuite pour évaluation et recommandation à Peer Comunity In (PCI). Après évaluation, PCI peut recommander ce preprint et en faire un véritable article, validé et citable, sans passer par le circuit traditionnel de publication.
Toutefois, les auteurs qui ont besoin de publier leur article dans une revue peuvent publier gratuitement dans Peer Community Journal ou soumettre leur article à l'une des revues alliées de PCI.
Le baromètre de la science ouverte de l'URCA est élaboré, avec l'aide des services du MESR, à partir de plusieurs sources : HAL, Scopus, Web of Science, Lens et Pubmed. Le taux d'accès ouvert représente le ratio du nombre de publications en accès ouvert rapporté au nombre total de publications sur une même année.
L'évolution du taux d'accès ouvert par discipline et par année d'observation, pour les publications de l'URCA, est visible à partir de ce lien.
Limite : seules les publications dotées d’un DOI Crossref sont prises en compte dans l’élaboration du baromètre.
Pour en savoir plus sur le baromètre national de la science ouverte et ses déclinaisons locales : https://barometredelascienceouverte.esr.gouv.fr/