Elisée DION

- Doctorant (première inscription en 2014)

- Sujet de thèse : "Penser le monde en langue vulgaire et en image : traditions figuratives et rapport texte/image dans l’Image du monde de Gossuin de Metz (mi XIIIe siècle)"

- Directeurs de thèse : cotutelle URCA (CERHiC) – Eberhard Karls Universität Tübingen (Grk 1662) sous la direction des Professeurs Isabelle Heullant-Donat, Steffen Patzold et Klaus Ridder.

C’est à Reims que débuta en 2005 mon parcours universitaire. Après une année Erasmus passée à Tübingen et l’obtention de mon diplôme de Master d’histoire (mémoire consacré à deux récits de voyages du XVe siècle), j’ai intégré en 2010 le Master Editionswissenschaft de la Freie Universität Berlin. Dans le cadre de ces études à teneur philologique, j’ai effectué en 2012 un stage à la Staatsbibliothek de Berlin dont résulta un article publié dans la revue Bibliotheksmagazin (1/2013, p. 16-20). Désireux d’approfondir mes connaissances en codicologie, j’ai travaillé en 2013 aux côtés du Dr. Jürgen Geiss en tant qu’assistant scientifique (projet DFG de catalogage des manuscrits médiévaux de la bibliothèque universitaire de Bonn). C’est en 2014 que commence ma thèse, d’abord en avril au sein du Graduiertenkolleg 1662 de l’Université de Tübingen puis, dès septembre, en cotutelle avec le CERHiC. Mon travail reprend les thèmes esquissés dans mon mémoire soutenu en 2014 à la Freie Universität et dédié aux problèmes éditoriaux posés par les manuscrits (enluminés) médiévaux et plus particulièrement par ceux de l’Image du monde. J’ai pour lors présenté quelques communications (Oxford, Nancy) et deux articles doivent bientôt paraître dans des recueils (chez Weidler et Mohr Siebeck). J’organise en janvier et mars 2017 à Tübingen et Reims deux journées d’études consacrées aux implications sociales des images de savoir à la fin du Moyen Âge.

- Résumé du projet de thèse :

Le projet de thèse consiste en l’analyse de l’iconographie de l’Image du monde, ouvrage encyclopédique rédigé en 1246 par Gossuin de Metz, sur lequel nous ne possédons presqu’aucune donnée biographique. Déclinée en trois versions, l’Image du monde constitue l’une des premières tentatives de transmission d’un ensemble de savoirs sur le monde dont l’origine est cléricale et latine mais à destination d’un public aristocratique et laïque s’exprimant en langue vernaculaire. Les images y occupent une place primordiale puisqu’un cycle de vingt-huit figures fut intégré à la structure de l’ouvrage. À cette « iconographie du monde physique », consubstantielle au projet didactique de l’Image du monde, s’ajoutent des images produites lors de la transmission manuscrite de l’ouvrage jusqu’au XVe siècle. Le premier objectif de l’étude consiste en l’analyse de ces images et de leur genèse, ainsi qu’en l’examen de leurs fonctions au sein des différents manuscrits. Le second volet méthodologique envisage l’Image du monde dans la perspective de l’étude des relations entre aristocratie laïque et clergé à la fin du Moyen Âge, sous l’angle notamment des enjeux sociaux liés à la production et à la gestion du savoir légitime, c’est-à-dire d’un savoir considéré comme rigoureux, pieux et utile au salut de l’âme.