Un coup de pouce pour l’avenir : rencontre avec un étudiant de master, Timothé KRUK, nouvel apprenti grâce au soutien de Franck Diard, grand donateur de la Fondation de l’Université de Reims Champagne-Ardenne.

Pour beaucoup d’étudiants, le passage en master représente un tournant décisif, où se dessine l’avenir professionnel. Ce chemin, souvent parsemé d’embûches financières et de défis académiques, devient néanmoins plus accessible grâce au soutien de Franck Diard, grand donateur de la Fondation de l’Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA). A la faveur d’un don généreux de cet ancien diplômé de l’URCA, de nouveaux horizons s’ouvrent pour certains jeunes talents. Aujourd’hui, nous avons eu l’occasion de rencontrer Timothé Kruk, étudiant en master, qui vient de débuter son apprentissage au sein du LICIIS. Dans cette interview, il partage avec nous son parcours, ses ambitions, et l'impact que ce financement a eu sur son parcours universitaire et professionnel.

@Fondation : Timothé, vous avez démarré votre apprentissage au sein d’un laboratoire de l’URCA, le LICIIS, depuis un mois environ. Quel est votre premier ressenti ? Comment se sont déroulés ces premiers jours ?

@Timothé : Mes premiers jours en tant qu’apprenti se sont déroulés dans des conditions idéales. Dès mon arrivée, j’ai été chaleureusement accueilli par les membres du laboratoire, et leur bienveillance a énormément facilité mon intégration. Grâce à leur soutien, j’ai pu m’adapter rapidement aux nouvelles méthodes de travail en milieu de recherche, ce qui m’a permis de plonger sans tarder dans mon sujet d’étude. J’ai commencé par dresser un premier état de l’art des articles clés dans mon domaine, une étape essentielle pour bien comprendre les bases et les avancées récentes. Cette approche m’a déjà permis d’enrichir mes connaissances et de poser des fondations solides pour la suite de mes travaux.

@Fondation : Justement pouvez-vous nous préciser sur quel sujet porte votre travail de recherche

@Timothé : Je travaille sur le rendu visuel des végétaux, avec pour objectif d’améliorer leur réalisme en intégrant diverses propriétés optiques spécifiques à ces modèles. Au cours de mes trois premières semaines, j’ai pris en main le pipeline de rendu basé sur le modèle PBR, et j’ai découvert la richesse des concepts mathématiques qui le composent. L'utilisation des probabilités, par exemple, permet de se concentrer sur le rendu global de la surface plutôt que sur des détails isolés, comme avec le modèle des micro-facettes. C’est passionnant de plonger dans les dernières avancées techniques. Chaque lecture est pour moi une source d’apprentissage et de nouvelles perspectives.

@Fondation : Vous venez visiblement de participer à une première conférence à Strasbourg en lien avec l’Association Française d’Informatique Graphique. Comment se sont déroulées ces journées pour vous ? Que retenir de cette première expérience professionnelle ?

@Timothé : C’était une grande première pour moi, une expérience que j’ai vraiment appréciée. Elle s’est déroulée en deux temps forts. Tout d’abord, il y a eu les moments d’échange avec différentes personnes, où j’ai pu découvrir des travaux variés, parfois en dehors de l’informatique graphique mais toujours intéressants. Les discussions avec les doctorants et les autres étudiants en master ont été enrichissantes, car elles permettent de partager autour de nos passions communes, un aspect qui peut parfois manquer en cours. Ensuite, les présentations ont abordé des sujets très divers : de l’animation et des outils de dessin pour les artistes, aux simulations et au rendu d’images plus classique. Cela m’a montré que la recherche couvre un éventail de thèmes, avec des contributions très variées. Cependant, j’ai parfois manqué de connaissances pour saisir tous les aspects de certaines présentations, ce qui a été un peu frustrant mais aussi très motivant pour continuer à apprendre et progresser.

@Fondation : Vous faites référence à plusieurs présentations de travaux scientifiques que vous avez pu découvrir durant votre séjour à Strasbourg mais quel est selon vous celui qui vous a le plus intéressé ?

@Timothé : Je citerais deux articles qui m'ont particulièrement marqué. Le premier est celui de Théo Cheynel : KeyFramer: autoregressive transformer for keyframe motion generation using control rigs. Cette présentation, centrée sur l’animation, un domaine qui me passionne, propose une approche théorique pour générer des animations fluides, inspirées du travail des animateurs professionnels. Théo Cheynel met également en lumière le fossé qui existe entre les méthodes de travail des artistes et celles des chercheurs dans le monde académique, un aspect qui m’a particulièrement interpellé. Ce sujet, en lien avec mes intérêts, était accessible sans exiger de connaissances techniques trop avancées, ce qui m’a permis de mieux l’apprécier.

Le second article, plus proche de mon sujet de recherche, est GigaVoxels DP : Starvation-Less Render and Production for Large and Detailed Volumetric Worlds Walkthrough d’Antoine Richermoz. Il présente une nouvelle méthode pour le rendu en temps réel de scènes volumétriques complexes, en s’appuyant sur la technologie GigaVoxels proposée en 2009. Antoine Richermoz utilise le parallélisme dynamique pour surmonter les problèmes de synchronisation, ainsi qu’un nouvel outil de suivi de la timeline des cœurs GPU afin de mieux étudier leur occupation. L’ingéniosité de cette approche et les applications potentielles en rendu graphique en temps réel m’ont profondément inspiré.

@Fondation : Vous bénéficiez Timothé, d’un financement via la Fondation de l’URCA octroyé par un donateur prestigieux, Franck Diard, lui-même ancien étudiant de l’URCA qui fait carrière dans l’informatique graphique. Que souhaiteriez-vous lui dire ?

@Timothé : Je tiens, avant tout, à exprimer ma profonde gratitude pour ce geste altruiste qui représente un soutien essentiel dans mon parcours. J’espère que je pourrai avoir l’opportunité d’échanger avec M. Diard pour discuter avec lui de son expérience dans le domaine de l’informatique graphique. Ce serait particulièrement enrichissant pour moi de comprendre les différences entre le milieu académique et le milieu industriel, deux environnements qu’il a explorés au cours de sa carrière. J’aimerais lui poser des questions sur les spécificités de ces milieux : y a-t-il des contraintes ou des opportunités propres à chacun ? La pression diffère-t-elle entre le privé et le public ? Ce serait l’occasion d’en apprendre davantage sur les réalités du monde professionnel et de mieux me projeter dans ma propre carrière. Enfin, je pourrai lui réitérer mes remerciements pour la confiance et les opportunités qu’il m’offre à travers son soutien.

L’interview de Timothé Kruk témoigne de l’importance du soutien de la Fondation de l’Université et de la générosité de ses alumni. Grâce à ce financement, Timothé a pu franchir un cap essentiel dans son parcours, en entamant une expérience d’apprentissage qui le prépare activement au monde du travail. Ce don ne représente pas seulement un appui financier, mais aussi une confiance en la nouvelle génération et en son potentiel. Pour Timothé, cette opportunité a redoublé sa motivation et lui permet d’envisager l’avenir avec assurance. En espérant que ce type d’initiative inspire d’autres alumni à offrir, à leur tour, une chance à de jeunes talents, et ainsi à soutenir l’excellence et l’inclusion au sein de notre université.