Yann et Arthur grands vainqueurs du 4L Trophy 2012!

Avec 2700 participants sur la ligne de départ, le 4L Trophy s’élançait le 16 février dernier depuis le Parc du Futuroscope et la ville de Saint Jean de Luz pour un événement étudiant hors du commun. Dix jours pendant lesquels des centaines 4L et leurs conducteurs ont traversé les 6 000 kilomètres répartis entre France, Espagne et Maroc avec, comme point d’arrivée, les dunes de Merzouga, lieu de collecte de 80 tonnes de fournitures scolaires. Un raid où la composante humanitaire est bien présente certes mais qui n’en néglige pas moins l’aspect sportif avec diverses épreuves de franchissement et d'orientation : cette année, la victoire revient à deux étudiants de l’URCA, collègues en DUT GMP (comprenez Génie Mécanique et Productique), à l’IUT de Reims-Châlons-Charleville : Yann Morel et Arthur Pointeau.

Depuis la remise du Trophée 4L par Jean-Louis Schlesser, un ancien du Paris-Dakar, les cocktails et photos s’enchaînent pour le duo gagnant qui, armé de leur roadbook, carte et boussole, n’a connu aucune embûche particulière sur leur route vers le succès. Arrivés vainqueurs de la première étape grâce à une rapidité et une collaboration détonante (ndlr : ceux-ci ont rallié Poitiers à Algéciras, soit environ 2000 kms en un peu plus de 20h), Yann et Arthur ont ainsi réussi à conserver leur avance au fil des épreuves pour gravir la première place du classement final. Ceux-ci nous narrent le récit de leur aventure, déjà rôdée pour Yann, le pilote, mais grande première pour Arthur, le copilote, à l’occasion du cocktail qui était donné en leur occasion, ce jeudi 15 mars 2012. Une expérience hors normes que ceux-ci souhaitent renouveler l’année prochaine !

Propos recueillis par le Service Communication.

Service Communication (S.C.) : Quelle impression cela fait d’être les grands gagnants du 4L Trophy ?

Arthur Pointeau (A.P.) : Très contents d’autant que nous ne pensions pas être dans le classement de tête !

Yann Morel (Y.M.) : Ce que nous voulions avant tout, c’était participer, par le biais de notre association « La 4L sur la main ». Il y a de nombreuses heures derrière la préparation de la voiture, depuis son achat au mois de mai 2011, nous avons passé notre temps dessus avec Arthur pour préparer les trains roulants, l’habitacle, les protections pour ne pas tout arracher dans les cailloux, la rehausser… C’était du boulot !

S.C. : Qu’est-ce qui a pour vous a fait la différence, par rapport aux autres équipes ?

A.P. : Une bonne collaboration, avec chacun ses rôles définis. Après nous être relayés dans un premier temps au volant, pendant que l’un conduisait, l’autre dormait (ndlr : ce qui leur a permis de gagner du temps dès la première étape, et de conserver leur avance pendant toutes les suivantes), nous avons décidé de garder chacun notre spécificité : Yann sentait mieux le rôle de pilote, tandis que moi, celui de copilote !

S.C. : C’est l’exploit sportif ou humanitaire qui vous a donné envie de participer ?

A.P. : Pour ma part, c’est Yann qui m’en a donné envie par les échos de sa participation l’année dernière : l’humanitaire et le sport rejoignent ici le challenge personnel.

Y.M. : Effectivement, c’est un projet collectif qui permet de rassembler plusieurs domaines. Au début, nous aurions du acheminer des fournitures par camion mais en raison d’un problème avec la douane, nous avons du y renoncer et nous contenter du transport en 4L.

S.C. : Parlez-nous de votre contribution humanitaire ?

A.P. : A nous seuls, nous avons acheminé un cartable de 12 kg de cahiers et stylos : c’est certes moins que certains équipages mais comme Yann avait déjà apporté plus de 100 kg de fournitures l’année dernière, nous avons préféré faire directement un don personnel en vue de la construction d’écoles et de blocs sanitaires.

S.C. : Quelle expérience retirez-vous de cette aventure? Est-elle conforme à ce que vous imaginiez ?

A.P. : Vis-à-vis de la course, nous n’avons pas rencontré de problèmes particuliers : le plus dur a été de préparer la voiture en elle-même, trouver les sponsors et d’entamer les démarches administratives.

Y.M. : C’est aussi très fatiguant : je ne dormais pas beaucoup car la nuit, je réparais un peu notre voiture mais surtout celle des autres équipages, l’entraide étant au centre du projet humanitaire… Disons que j’ai réparé la voiture de beaucoup de monde !

S.C. : En dehors du Trophée, qu’avez-vu reçu comme récompense ?

A.P. : Nous avons gagné l’inscription pour le 4L Trophy 2013, ce qui équivaut à 3100€ et qui est non négligeable quand le budget de base oscille entre 7000 et 8000€ : cela soulage surtout la recherche de sponsors et permet de peaufiner la préparation de la voiture. Même si la 4L appartient à Yann, celle-ci nous resservira pour la prochaine édition.

S.C. : Avez-vous croisé vos collègues étudiants à l’URCA ?

A.P. : Oui, lui aussi participait par exemple. (ndlr : Un collègue participant se tient à leurs côtés mais est visiblement trop intimidé pour partager ses impressions. « Allez viens, tu as le droit de te joindre à nous, ne fais pas ton timide ! » encourage Yann, mais sans succès). On s’est fait beaucoup d’amis, le raid est un peu comme une grande famille. Bien sûr, il peut y avoir quelques tensions parfois, mais cela se passe très bien dans l’ensemble, avec beaucoup d’entraide et de festivités à la clé !

Y.M. : On a l’impression de connaître tout le monde et même si ce n’est pas le cas, c’est tout comme ! Cet élan d’entraide et de solidarité s’est d’ailleurs constaté dans l’accident mortel qui s’est malheureusement produit sur le retour, avec des trophystes venus en nombre pour l’enterrement de l’accidenté...

S.C. : Quels sont vos plus beaux souvenirs ?

Y.M. : C’est la somme des différents souvenirs qui, une fois totalisés, en fait un très bon souvenir qui donne envie de repartir !

A.P. : Difficile de départager le sportif de l’humanitaire, des paysages et des cultures rencontrées : cela ne peut être qu’un ensemble !

S.C. : Une sorte de mini Paris Dakar à destination des étudiants, en somme !

A.P. et Y.M. (de manière collégiale) : mini, mini alors ! On reprend effectivement certaines pistes du Paris-Dakar, mais ce sont les plus simples et par-dessus tout, on ne passe pas aux mêmes vitesses !

S.C. : Quelque chose à ajouter ?

A.P. et Y.M. : Un grand merci à tous nos sponsors et toutes les personnes qui nous ont aidées car c’est grâce à eux tous que nous avons pu partir et que, surtout, tout s’est bien déroulé !