Avril 2018 - Entretien avec Jean-Luc Bodnar

https://grespi.univ-reims.fr/spip.php?auteur13
Jean-Luc Bodnar

Maître de Conférences à l'unité Groupe de Recherche en Sciences pour l'Ingénieur (GRESPI) à l'URCA et membre de la thématique Thermique

Mots-clés: thermographie infrarouge ; contrôle non destructif ; conservation et restauration du patrimoine

https://www.amopa51.fr/pour-les-membres/conf%C3%A9rences/bodnar/

Quelles sont vos thématiques de recherche en lien avec le patrimoine culturel? Pouvez-vous nous donner des exemples d’activités développées dans ce contexte?

Je travaille depuis une quinzaine d’année dans le domaine du patrimoine culturel, principalement avec l’Institut National du Patrimoine (INP), le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH), le Centre interdisciplinaire de conservation et restauration et conservation du patrimoine (CICRP) et le Centre de recherche et restauration des musées de France (C2RMF). J’organise avec le C2RMF la douzième édition de la conférence internationale Lacona sur les technologies laser pour la conservation des œuvres d’art, qui aura lieu à Paris en septembre 2018.

En quelques mots, j’utilise la thermographie infrarouge pour effectuer des diagnostics sur des œuvres d’art et détecter un certain nombre de pathologies. Le fonctionnement est le suivant : en chauffant une surface pendant un laps de temps très court, nous obtenons une image thermique, c’est-à-dire la répartition de la chaleur sur cette surface à l’aide d’une caméra de thermographie infrarouge.

L’analyse de cette image thermique nous permet de déterminer par exemple la présence d’air, de sel, la composition des matériaux, et donc de tirer un certain nombre de conclusions sur des dégradations ou sur des restaurations précédentes. Ces conclusions vont aider le travail des restaurateurs.

Cette méthode peut être utilisée sur un grand nombre de supports, elle est non-destructive et peut être utilisée directement sur le terrain. Nous l’avons d’ailleurs fait breveter et un transfert de technologie a été finalisé avec l’entreprise canadienne Telops en décembre 2017.

Au GRESPI, nous travaillons beaucoup sur des peintures murales (fresques ou toiles marouflées), notamment dans la Bibliothèque Médicis du Sénat, sur les fresques de Pompéi de la Villa Kerylos (Alpes maritimes) ou encore dans le Palais des Papes d’Avignon.

Avec le GEGENAA, nous sommes intervenus à la Basilique Saint-Rémi pour détecter la présence de lichen dans la pierre avant le verdissement.

Avez-vous des collaborations internationales sur ces questions? (Projets acceptés ou déposés, équipes identifiées)

J’ai obtenu un PHC Procope avec l’Allemagne et j’ai participé à des dépôts de projets européens de type JPI Cultural Heritage, 7ème PCRD, Horizon 2020 ou encore STIC Asie.

Je suis également ‘referee’ pour des revues internationales.

Quels sont selon vous les défis actuels liés au patrimoine culturel?

Il s’agit plutôt d’un défi lié à la recherche en général mais le manque de temps et la surcharge de tâches administratives sont des obstacles importants.