Les activités de recherche réalisées au laboratoire d'écotoxicologie de l'Irstea de Lyon ont pour but de décrire et prédire les effets des contaminants sur les organismes d'eau douce et plus particulièrement sur les invertébrés, ceci à différentes échelles biologiques, du sub-individuel à la population.

Le groupe développe des approches aussi bien en laboratoire qu'en milieux naturels pour i) développer des biomarqueurs moléculaires de stress toxiques, ii) étudier l'impact des polluants sur des fonctions physiologiques clefs (reproduction, croissance et comportement alimentaire), directement en lien avec la fitness des organismes et sur lesquels repose la dynamique de populations et enfin iii) construire des modèles de dynamique de population chez les espèces modèles utilisées.

Ces outils ont notamment mis en place pour comprendre et diagnostiquer l'impact toxique au sein des milieux aquatiques d'eau douce, sur la base d'organismes encagés.

Aujourd'hui, l'équipe de l'IRSTEA possède une très grande expertise en monitoring actif chez l'amphipode d'eau douce Gammarus fossarum. La mise en place d'une telle approche rend possible d'une part d'expérimenter tout type d'hydrosystèmes, notamment ceux où l'espèce est absente, mais d'autre part elle permet de calibrer les organismes tests utilisés assurant ainsi une réduction des effets associés à de possibles facteurs de confusion propres aux organismes utilisés (âge, statut énergétique et reproductif, capacité d'adaptation).

De plus, cette équipe est allée plus loin en définissant, pour chaque marqueur de toxicité ou trait de vie, une valeur de référence intégrant la variabilité naturelle de ces réponses et permettre ainsi une interprétation fiable de ces réponses en terme d'exposition et/ou d'effets à des contaminants. Cette démarche a permis notamment de sortir du schéma classique en écotoxicologie reposant sur la définition a priori des stations dites de référence ou suspectées contaminées et à contribuer à la mise en place d'une démarche d'évaluation de l'impact d'un rejet, en intégrant la qualité du milieu récepteur (en amont du rejet), celle-ci conditionnant fortement sa capacité à recevoir un rejet et l'impact de ce dernier sur le milieu.