Axe 3 - Discours, figures et pratiques du livre


Responsables : Alexis LEVRIER

Les activités scientifiques menées dans le cadre de l’axe « Discours, figures et pratiques du livre » reposent sur un haut niveau d’exigence, et notamment sur la volonté de créer des collaborations avec des chercheurs de nombreuses disciplines (7ème, 8ème, 9ème, 10ème mais aussi 17ème, 21ème, 22ème, 23ème ou 71ème sections). L’équipe du Crimel s’efforce en effet d’envisager l’histoire du livre et de l’édition dans toute sa diversité, en mobilisant les savoirs et les méthodes issus de différentes spécialités. Le but de cette approche interdisciplinaire est de prendre en compte toutes les transformations de l’objet livre, de son avènement jusqu’à nos jours. Sont notamment étudiés les modalités de fabrique et de diffusion du livre, les lieux du livre (bibliothèques, archives, collections) et les usages des lecteurs.

Un autre principe régit les travaux de l’axe « Discours, figures et pratiques du livre » : les chercheurs du Crimel qui participent aux activités de cet axe sont soucieux de mener des collaborations multiples à l’échelle locale, nationale et internationale. Les membres du Crimel mobilisent ainsi les ressources propres aux institutions patrimoniales de la région (voir infra, C3). Mais ils s’attachent aussi à organiser des activités collectives (journées d’études, colloques, séminaires, universités d’été) avec des universitaires français et étrangers travaillant eux aussi sur l’histoire du livre et de l’édition.

Grâce à ces approches croisées, à la fois transéculaires et transdisciplinaires, les travaux menés dans le cadre de l’axe livre se caractérisent par leur richesse et leur singularité.

Les métamorphoses matérielles du livre sont ainsi envisagées dans leur continuité, de l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine et du manuscrit jusqu’à l’ère numérique. Témoignent de cette diversité des colloques et des journaux d’études tels que « Les livres de Mythologie de Natale Conti (1567) à Jean Baudoin (1627) » (organisée par Céline BOHNERT et Rachel DARMON à Reims le 23 mars 2018), « L’édition de création 1930-1970. Le grand illustré, et après ? » (organisée par Anne-Christine ROYERE et Sophie LESIEWICZ à Paris le 3 juin 2019), « Territoires, Communautés, Appartenances : la question de l'identité dans les “spectateurs” » (organisée par Alexis LEVRIER et Klaus ERTLER à Edimbourg le 16 juillet 2019), ou « La confession et le texte licencieux : pratiques textuelles et éditoriales dans l’Europe du XVIIIe siècle » (organisée par Helga MEISE et Jean-Louis HAQUETTE à Reims le 13 septembre 2020).

Les travaux de l’axe « Discours, figures et pratiques du livre » ne se contentent pas de prendre en compte le livre sous toutes ses formes : ils envisagent aussi les représentations du livre dans la peinture, au cinéma ou dans l’architecture. L’intérêt des chercheurs du centre pour le monde de l’édition les conduit en outre à s’intéresser à l’ensemble des médias écrits. Grâce à des approches transmédiales, les chercheurs du Crimel ont ainsi mené à bien des recherches confrontant l’histoire de la littérature, l’histoire du journalisme et l’histoire de modes d’expression voisins tels que la bande dessinée. En témoigne par exemple le colloque « Les petits aventuriers du quotidien. Bandes dessinées, journal et imaginaires médiatiques » (coorganisé par le Crimel et l’Université Laval de Québec), qui s’est tenu à Reims les 29 et 30 juin 2017. Un ouvrage tiré de cette manifestation scientifique (Presse et bande dessinée : une aventure sans fin) a été publié aux Impressions Nouvelles en 2021.

L’un des apports les plus marquants de l’axe « Discours, figures et pratiques du livre » est la redécouverte et la valorisation du patrimoine textuel, et notamment des fonds anciens des bibliothèques publiques de la région Champagne-Ardenne. Les chercheurs du centre ont ainsi consacré ces dernières années de nombreux travaux au monde des bibliothèques, et plus spécifiquement aux collections très riches conservées au sein des bibliothèques champenoises (Troyes, Reims, Châlons-en-Champagne notamment). En 2019 a par exemple été publié, aux éditions Épure, un livre tiré d’un colloque organisé à Reims par Nathalie Preiss en novembre 2015 : Le XIXe siècle à l'épreuve de la collection (Reims, Éditions et presses universitaires de Reims, 2019). Dans une optique de vulgarisation de la recherche auprès du grand public, une exposition a par ailleurs été consacrée à la bibliothèque Carnegie de Reims à Victor Diancourt, sous la direction de Jean-Louis Haquette et de Sabine Maffre : « Le goût des livres, Victor Diancourt, collectionneur champenois » (9 septembre-10 décembre 2016).

Les travaux du Crimel permettent par ailleurs d’inscrire les transformations matérielles du livre dans l’histoire socio-culturelle française et européenne. Nicoletta Palmieri a par exemple consacré une journée d’études aux écrits qui ont rendu compte des épidémies de peste qui ont frappé l’Europe, du Moyen-Âge jusqu’au XXe siècle : « Écrire les épidémies : traces manuscrites et imprimées, de la peste noire à Camus ». Cette manifestation aurait dû se tenir dans le courant de l’année 2020. Elle a finalement été reportée au mardi 28 octobre 2021 en raison d’un contexte épidémique qui a prouvé toute l’actualité de ce questionnement scientifique.