« Transmettre à la jeune génération le savoir acquis (….) tout en progressant avec elle vers le nouveau et l’inconnu, telles sont les deux tâches dont la combinaison toujours actuelle caractérise le défi qui distingue nos institutions universitaires de toutes les autres crées par la société. L’université incarne à la fois la mémoire et la curiosité de la société. (…) L’esprit de la raison critique et l’ouverture au dialogue sont des vertus sans lesquelles l’université et la science dépériraient. (…) Il y a un point sans lequel l’université doit rester inébranlable : l’orientation inconditionnelle à la vérité et à la raison. Il en résulte des vertus scientifiques, qui ont valeur universelle. Karl Jaspers les a un jour définies ainsi : ‘’objectivité, dévouement à l’objet d’étude, examen réfléchi, recherche de possibilités contraires, autocritique, prudence dans l’affirmation définitive, vérification des limites et de la validité des affirmations, l’écoute des causes, la compréhension, et la collaboration mentale pour comprendre le point de vue de l’autre’’. Je suis persuadé que ces vertus ont, au-delà de la science, une haute valeur formatrice, valable la vie pour la vie entière »,
Théodore Berchem, Tradition et progrès. La mission de l’université, Paris, Collège de France, Fayard, coll. « Leçons inaugurales du Collège de France », 2004, p. 43